Le Journal de Quebec

4 ans réclamés pour avoir fait une bombe

Un homme de Donnacona a fabriqué un explosif qui lui a sauté au visage

- Kathleen Frenette

Un homme de Donnacona pourrait se voir imposer une peine d’emprisonne­ment de quatre ans pour avoir fabriqué un explosif employé «partout dans le monde par les terroriste­s» et fortement utilisé «par Al-qaïda».

C’est du moins ce que le procureur aux poursuites criminelle­s et pénales, Me Nicolas Poulin, réclame dans le dossier de Martin Delisle, amputé de la main gauche après avoir tenté de fabriquer du TATP dans sa résidence en mai 2016.

L’homme de 40 ans se trouvait dans son appartemen­t de la rue Kernan à Donnacona lorsqu’au petit matin, en manipulant un pot Mason contenant de l’explosif, l’accusé a créé une déflagrati­on qui a soufflé son appartemen­t.

Non seulement Delisle a-t-il perdu une main dans l’aventure mais, au surplus, des «bouts de chair et de cuir chevelu» ont été retrouvés «à la grandeur de l’appartemen­t».

Selon le technicien en explosifs à la Sûreté du Québec, qui a été appelé à témoigner lors des repré- sentations sur la peine, «on ne comprend pas encore comment monsieur a fait pour survivre à cette explosion» en raison de la dangerosit­é des produits utilisés.

PRÉCAUTION­S REDOUBLÉES

À preuve, lorsque les experts de la SQ se sont aperçus qu’il s’agissait de TATP, les précaution­s ont été redoublées, puisqu’il s’agit d’une substance excessivem­ent volatile.

«Vêtus d’habits anti-bombes, les explosifs ont été sortis du logement, puis installés dans une remorque construite à cet effet. Par la suite, sous escorte policière, et avec évacuation des gens qui se trouvaient sur notre passage, les explosifs ont été amenés dans une carrière, puis détruits», a ajouté l’expert Jérôme Bernatchez.

Toujours selon lui, même en portant l’équipement nécessaire, il était dangereux de manipuler les multiples contenants trouvés dans l’appartemen­t.

Comme son client est détenu depuis son arrestatio­n, l’avocate de la défense, Me Stéphanie Morneau, a demandé au juge Carl Thibault de condamner l’homme «au temps déjà fait», ce qui représente 15 mois.

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Martin Delisle se trouvait dans son appartemen­t lorsque, en manipulant un pot Mason contenant de l’explosif, l’homme de 40 ans a créé une déflagrati­on qui a soufflé son appartemen­t.

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