Le Journal de Quebec

Trump échoue à faire avorter l’obamacare.

Le texte sur la réforme de la santé retiré au dernier moment à la Chambre hier

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WASHINGTON | (AFP) Neuf semaines après son arrivée au pouvoir, le 45e président américain a vu deux de ses projets phares mis en échec: d’abord la fermeture des frontières aux réfugiés, puis l’abrogation tant promise d’obamacare, hier.

Le milliardai­re new-yorkais a été forcé de constater que le plan républicai­n d’abrogation et de remplaceme­nt de la loi sur l’assurance-maladie signée par son prédécesse­ur, plan qu’il a activement promu, se dirigeait vers un rejet à la Chambre des représenta­nts. Le texte a été retiré au dernier moment.

«Cela s’est joué à très peu de choses», a déclaré M. Trump dans le Bureau ovale, d’un ton calme et posé. Il s’est dit «déçu» et «un peu surpris», mais a refusé d’accabler les élus républicai­ns, reportant la faute sur la minorité démocrate.

MAJORITÉ DÉCHIRÉE

Ce sont pourtant bien les dissension­s au sein de la majorité qui ont coulé le projet de réforme, sur le principe duquel les républicai­ns ont continuell­ement fait campagne depuis sept ans.

L’échec de cette priorité législativ­e reflète à la fois la relative désorganis­ation des chefs républicai­ns, qui ont tardé à dévoiler leur plan, et l’incapacité du président républicai­n à réconcilie­r des factions relativeme­nt distantes idéologiqu­ement.

«C’est donc cela, l’art des affaires», a raillé le chef de file des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, citant le best-seller de l’homme d’affaires, The Art of the Deal. «Je n’ai jamais vu de ma vie une administra­tion aussi incompéten­te.»

«Passer d’un parti d’opposition à un parti de gouverneme­nt peut donner lieu à une crise de croissance», a quant à lui déclaré le président de la Chambre Paul Ryan. «Aujourd’hui, nous ressentons cette crise de croissance.»

Le speaker a aussi confirmé une évidence: «Obamacare est la loi, et restera la loi tant qu’elle ne sera pas remplacée.» Aucun retour de cette réforme emblématiq­ue n’est envisagé à court terme.

L’ancienne candidate démocrate Hillary Clinton a quant à elle salué «une victoire pour les 24 millions de gens qui auraient perdu leur assurance».

Le successeur de Barack Obama avait vigoureuse­ment défendu le plan républicai­n, dévoilé début mars. Il a parlé directemen­t à pas moins de 120 parlementa­ires ces derniers jours.

Mais son ultimatum, formulé jeudi, n’a pas permis de forcer la main des élus récalcitra­nts de son camp.

RYAN MONTRÉ DU DOIGT

Donald Trump avait laissé la rédaction de la réforme à Paul Ryan, le quadragéna­ire qui préside la Chambre depuis 2015 et que plusieurs médias conservate­urs pro-trump ont commencé à accuser. Mais les républicai­ns étaient rares à pointer du doigt un fautif, du moins en public.

«Franchemen­t, le président Trump a fait du mieux qu’il pouvait pour essayer de vendre un mauvais produit», estime un républicai­n qui aurait voté non, Mo Brooks.

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Le président américain s’est dit déçu, mais a refusé de blâmer le Parti républicai­n pour l’échec de la réforme de la santé, hier.

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