Sans idéaux, l’europe « risque de mourir »
Le pape François met en garde la population des dangers que représente la montée du populisme
VATICAN | (AFP) L’europe «risque de mourir» si elle ne retrouve pas ses idéaux d’origine, notamment «la solidarité», «le plus efficace antidote contre les populismes», a averti hier le pape François devant 27 dirigeants de L’UE réunis au Vatican à la veille de la célébration des 60 ans du traité de Rome.
Rappelant longuement «la pensée» des pères fondateurs de l’europe au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le premier pape latino-américain de l’histoire a estimé qu’elle devait continuer à «indiquer un chemin».
«Tout corps qui perd le sens de son chemin, tout corps à qui vient à manquer ce regard en avant, souffre d’abord d’une régression et finalement risque de mourir», a-t-il prévenu dans le cadre solennel de la «salle royale» du palais apostolique.
LONDRES
Pour le pape François, «l’europe retrouve l’espérance dans la solidarité, qui est aussi le plus efficace antidote contre les populismes modernes».
«Si l’un souffre, tous souffrent», a lancé le souverain pontife. «Ainsi, nous aussi, aujourd’hui, nous pleurons avec le Royaume-uni les victimes de l’attentat qui a touché Londres il y a deux jours», a-t-il ajouté, en l’absence de la première ministre britannique Theresa May, qui s’apprête à déclencher formellement mercredi la procédure de divorce avec l’union européenne.
DANGER DU POPULISME
«Au contraire, les populismes prospèrent précisément à partir de l’égoïsme, qui enferme dans un cercle restreint et étouffant», a critiqué le pape, qui préconise de «recommencer à penser de manière européenne, pour conjurer le danger opposé d’une uniformité grise, c’est-àdire le triomphe des particularismes».
Le pape évoque régulièrement le danger de la montée des partis populistes anti-immigration. Dans son auditoire figuraient François Hollande, un président français socialiste sortant affaibli, dont le pays pourrait enregistrer un fort vote en faveur du Front national (extrême droite) à la prochaine présidentielle, et une chancelière allemande chrétiennedémocrate menacée électoralement en raison de sa politique d’accueil aux réfugiés.