Une rencontre historique
Les membres fondateurs du Festival d’été réunis à l’occasion du 50e
Pour son 50e anniversaire, le Festival d’été a fait un clin d’oeil à ses membres fondateurs, émus d’être invités pour la toute première fois à visiter les bureaux du FEQ de la rue Saint-joseph. Et ils avaient une tonne d’anecdotes à livrer.
«On se reconnaît ici», a été la première réaction de Diane Lavoie, qui a été à la barre du Festival pendant les 11 premières années, constatant avec enthousiasme que le FEQ avait préservé l’essence de l’événement qu’ils ont mis sur pied en 1968.
Six des sept fondateurs de l’événement, Diane Lavoie, Bernard Pelchat, Louis Ricard, Hélène Savoie, Hélène Trépanier et Michel Viel, se retrouvaient pour la première fois ensemble depuis «30, 40 ans», avec la même complicité. La septième personne, Constance Paré, est aujourd’hui décédée.
DES ARTISTES VISIONNAIRES
En 1968, les sept artistes de théâtre formaient un petit groupe de visionnaires qui déploraient l’absence d’événements culturels dans le Vieux-québec durant l’été. Ils sont partis d’absolument rien, qu’une bonne dose de volonté, pour lancer ce Festival qui alliait théâtre, musique, opéra. Ils ont pris plaisir à raconter les aléas des débuts aux médias, hier.
Dès la première année, le Festival d’été était international, avec la présence d’une troupe de théâtre de Belgique. Alice Cooper était de la troisième édition, ainsi que Bread and Puppet, une troupe américaine de marionnettistes. Félix Leclerc aussi y était.
Louis Ricard s’est souvenu que cette année-là, de nombreux artistes avaient dormi... dans une ancienne prison. «C’est pas possible. C’est pour vous dire à quel point on en a arraché!»
Michel Viel se souvient qu’il donnait 5 $ à un garçon pour essuyer les chaises installées dans la cour du Séminaire, alors que la température leur donnait du fil à retordre.
Diane Lavoie est aussi celle à qui on doit la naissance des arts de la rue. C’est elle qui a instauré les maquillages pour enfants. «Les enfants ne voulaient plus se laver. J’ai reçu tellement de plaintes de parents. C’était réussi», dit-elle en riant.
Le dernier volet théâtre a eu lieu en 1979, après quoi le Festival a presque failli mourir. L’année suivante, il prenait le virage musical dans la formule que l’on connaît aujourd’hui.
«S’ils n’avaient pas été là, on ne serait pas là non plus», a souligné le directeur général du FEQ, Daniel Gélinas, qui les a qualifiés de «jeunes fous».