De mourant à millionnaire
Un homme de l’outaouais dit que son cancer lui a donné l’énergie de se lancer en affaires
GATINEAU | Après avoir survécu à un cancer agressif du poumon il y a 10 ans, Nicolas Gosselin a eu l’impression de pouvoir tout accomplir. Après avoir acheté l’entreprise où il travaillait, il est devenu millionnaire.
Nicolas Gosselin jouait au hockey au niveau collégial. Il était discipliné avec une hygiène de vie irréprochable. Mais un bon matin, il s’est mis à cracher du sang. Alors âgé de 20 ans, on lui apprend après une batterie de tests qu’il est atteint d’un cancer du poumon, même s’il n’a jamais fumé de sa vie.
Selon les médecins, il ne lui restait tout au plus que trois mois à vivre si on ne lui retirait pas son poumon gauche. L’opération était très risquée, avec un taux de réussite de moins de 25 % seulement.
Nicolas Gosselin se fait à l’idée et se prépare à mourir. Il a accepté de se faire opérer, même s’il savait qu’il pourrait ne jamais se réveiller.
«J’étais sous le choc. Les deux jours avant mon opération, j’étais certain que je partais. J’ai réuni ma famille et mes amis pour faire mes adieux. J’ai eu de grosses discussions avec ma mère. C’est à ce moment-là que j’ai appris qui était mon père. Je voulais savoir», relate M. Gosselin.
COMBATTANT
À son réveil après l’opération, le survivant était transformé. Il avait le sentiment que tout était possible pour lui maintenant.
«Dès que je me suis réveillé, je me suis mis en mode combat. Ç’a été un changement drastique à l’intérieur», dit-il.
Surtout que, le jour même de son opération, M. Gosselin avait reçu une lettre de son employeur lui annonçant que les assurances de l’entreprise n’allaient pas l’indemniser. Financièrement, ça allait être très difficile de passer à travers la maladie. Mais à un moment donné, il a trouvé le courage d’aller voir son patron. Il a alors fait quelque chose d’insensé.
«J’avais trois cheveux sur la tête, je marchais avec une canne et je suis allé voir mon boss et je lui ai dit: je t’achète. Si tu penses que maintenant un “non” me fait peur. J’ai sorti une première carte de crédit, une deuxième et une troisième. J’ai mis tout mon petit change sur la table et je lui ai demandé de m’endosser pour le reste afin d’acquérir ses succursales», raconte M. Gosselin.
Endetté à l’os, Nicolas Gosselin doit alors vivre dans l’entrepôt de son entreprise de télécommunication. Il a dû s’abonner au gymnase à côté afin d’avoir accès à une douche.
Aujourd’hui propriétaire de Planète Mobile Rogers, une entreprise de vente de cellulaires, il a 12 employés sous ses ordres et il est devenu millionnaire.
Malgré son travail exigeant, il trouve tout de même le temps de donner du temps pour des oeuvres caritatives.
«Maintenant, je profite de la vie. Je pourrais faire comme Steve Job et me tuer au travail, mais non, je veux avoir des moments de qualité et m’investir. Lorsque j’ai fait mon premier dollar, j’ai tout de suite voulu le partager. Quand j’ai une heure de libre, je veux la donner. Cette bataille contre le cancer m’a ouvert les yeux», a partagé M. Gosselin.