Le Journal de Quebec

Comment parvenir à corriger un passé difficile?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je porte un lourd secret au fond de moi. J’ai peu de personnes avec qui le partager et celles avec qui ce serait possible ne me semblent pas en mesure de me répondre adéquateme­nt vu qu’elles ont un rapport avec mes origines qui les rendent inaptes à le faire. Je suis issue d’un inceste. Mon grand-père a abusé de sa fille qui est ma mère. Elle m’a un jour dit qu’elle avait tenté d’avorter pendant sa grossesse mais qu’elle a raté son coup. Ce qui fait que je suis là, alors qu’elle ne me voulait pas. D’aussi loin que je remonte dans le temps, je savais d’instinct qu’elle me rejetait puisqu’on m’a raconté que je hurlais alors qu’elle m’affamait quand j’étais bébé et qu’elle ne changeait mes couches qu’en cas d’extrême nécessité. Elle a de plus abusé de moi sexuelleme­nt, mais c’était comme normal dans ce genre de famille.

Avec mon père, c’est-à-dire en même temps mon grand-père, c’était le vide affectif. Le dernier, et probableme­nt seul souvenir que j’ai de lui, remonte à mes trois ans, avant qu’il ne décède. Malgré mon jeune âge à l’époque, je garde encore dans ma tête le souvenir de son regard de lâche sur moi. Comme vous êtes à même de le constater, la famille du côté de ma mère était plutôt malsaine. Pour votre informatio­n, j’ajoute que des cas comme le mien, il y en a d’autres dans notre famille élargie. Ça donne une idée de l’ambiance générale. Je me demande ce qu’ils attendent tous pour enfin cesser de gâcher la vie d’êtres innocents? Une âme meurtrie

Vous lire donne froid dans le dos, à moins qu’on ne se dise que votre histoire est inventée tellement elle dépasse l’entendemen­t. Mais comme la réalité est souvent pire que la fiction, je choisis de vous croire. Pour que cesse cette spirale infernale, il faut dénoncer. Et ne me dites pas que ça fait trop longtemps pour qu’un juge accepte de se pencher sur votre cas, on en a vu d’autres, autrement plus anciens que le vôtre, faire la une des journaux dernièreme­nt. Une rencontre dans un CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) pourrait vous permettre de cheminer pour en arriver à porter plainte et servir ultimement à mettre un terme aux

Le véritable secret de la vie est de s’intéresser à une chose profondéme­nt et à mille autres suffisamme­nt. – Les Trésors de Catherine

agressions qui se produisent dans votre famille depuis si longtemps.

On m’a dit que vous aviez sollicité dans votre Courrier, les témoignage­s de personnes qui accepterai­ent de parler de ce qui a fait que leur sexualité de couple, d’abord intense, a fini par décliner au fil des ans, jusqu’à devenir nulle. Moi j’ai une explicatio­n qui est basée, tant sur mon expérience personnell­e que sur ce que je connais des recherches du scientifiq­ue américain Alfred Kinsey, à savoir que « la libido n’est pas égale pour tout le monde! »

D’ailleurs plusieurs personnes t’ont déjà écrit pour se plaindre qu’après quelque temps d’une relation de couple avec une activité sexuelle soutenue, ils avaient fini par tomber au neutre sur ce plan, alors qu’aucun autre problème de type « plomberie » ne pouvait être évoqué pour expliquer ce fait. Et bien Kinsey dans ses publicatio­ns démontre clairement que c’est une question de niveau de libido.

De là l’importance dès une première rencontre avec le sexe opposé d’aborder ce sujet de front. Et si l’autre vous dit « j’ai une libido faible », il ne vous restera plus, si vous en avez une forte, qu’à passer votre chemin. Car autrement, cette relation est vouée à l’échec. Gilles Bourgault

Je ne pense pas que les choses soient aussi simples que ça. Mais je vous enjoindrai­s de communique­r avec l’équipe de production pour témoigner. La personne ressource est Caroline Langlois. On la joint à : clanglois@fairplaywe­b.com

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