Le Journal de Quebec

Coupable comme les autres

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C’est toujours étonnant de voir un joueur de hockey ayant été victime d’un coup dangereux pendant sa carrière servir la même médecine à un adversaire.

Rappelons-nous ce coup de Max Pacioretty à la tête de Kris Letang. C’est arrivé le 26 novembre 2011 au Centre Bell. Huit mois plus tôt, plus précisémen­t le 8 mars, c’est Pacioretty qui avait failli se faire arracher la tête par Zdeno Chara.

Le défenseur format géant des Bruins avait été expulsé du match, mais la Ligue nationale ne lui avait pas imposé de sanctions additionne­lles.

Pacioretty n’avait pas été pénalisé par les arbitres, mais la ligue lui avait infligé une suspension de trois matchs en disant que sa mise en échec à l’endroit de Letang ressemblai­t à celle que Matt Cooke avait appliquée à Marc Savard, l’année précédente. Le joueur du Canadien avait été choqué davantage par cette comparaiso­n que par sa sentence.

AU TOUR DE CROSBY

Jeudi soir à Ottawa, c’est Sidney Crosby, victime lui-même de plusieurs coups déloyaux depuis le début de sa carrière, qui a écrabouill­é un doigt de Marc Methot d’un coup de bâton.

On peut revoir l’incident sur toutes les plateforme­s. Crosby applique un coup de bâton à la main gauche du défenseur des Sénateurs, que l’on peut très bien entendre pousser un cri de douleur.

Methot se dirige vers le joueur vedette des Penguins de Pittsburgh pour lui dire quelques mots. Quand il enlève son gant, on voit qu’un doigt est sérieuseme­nt lacéré. On dirait que le bout n’est plus là.

Crosby s’en tire blanc comme neige. Même pas une pénalité mineure. Juste la semonce de Methot.

Les arbitres ont expliqué à Guy Boucher ne pas avoir vu le coup que Crosby a asséné à Methot. Ils sont seulement quatre officiels sur la patinoire.

MELNYK A RAISON D’ÊTRE FURIEUX

Sachant qu’elle détiendrai­t peutêtre une bonne histoire, la station radiophoni­que TSN 1200 d’ottawa a donné un coup de fil à Eugene Melnyk, hier matin. Le propriétai­re des Sénateurs ne s’est pas fait tordre le bras pour donner son opinion.

Non seulement reprochait-il aux arbitres de ne pas avoir sévi contre Crosby, il y est aussi allé d’un plaidoyer relativeme­nt aux mesures qui devraient être prises à son avis envers les joueurs qui infligent des blessures à des adversaire­s. «La seule façon de régler le problème est de mettre les coupables hors d’état de nuire et pas seulement pour un ou deux matchs», a-t-il dit.

«Pourquoi certains joueurs ne seraient-ils pas suspendus une saison entière? Tu blesses mon joueur, je sors celui qui l’a blessé. C’est ma façon de voir la chose. Les joueurs qui causent des blessures devraient regarder les matchs ensemble jusqu’à la fin de la saison.»

Il s’agit évidemment d’une réaction extrême. Mais la frustratio­n de Melnyk est compréhens­ible. Methot aurait coupé le bout du doigt de Crosby qu’il aurait déjà été jugé et condamné.

Crosby aurait dû écoper au moins d’une pénalité de quatre minutes. Une majeure et une inconduite de partie auraient été dans l’ordre des choses.

Melnyk a sommé son directeur général Pierre Dorion de plaider sa cause auprès du comité de sécurité des joueurs de la LNH dirigé par Stéphane Quintal.

Crosby ne sera pas suspendu puisqu’il était de la formation des Penguins hier soir contre les Islanders. Et ce n’est pas une amende de 10000$ qui l’empêcherai­t de dormir.

MÉMOIRE LONGUE

Melnyk n’a jamais pardonné à la Ligue nationale de n’avoir pris aucune sanction à l’endroit de Matt Cooke lorsque l’ancien joueur des Penguins avait sectionné le tendon d’achille du pied gauche d’erik Karlsson d’un coup de patin il y a quatre ans.

Les images donnaient le bénéfice du doute au récidivist­e qu’était Cooke. Brendan Shanahan, qui agissait comme préfet de discipline, avait jugé qu’il s’agissait d’un accident.

Melnyk avait réagi en disant qu’il ferait appel à des enquêteurs privés pour faire la démonstrat­ion que Cooke avait agi délibéréme­nt.

On n’en a plus entendu parler, mais Melnyk l’a toujours sur le coeur.

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marc defoy

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