Lapidé par erreur
Au printemps 1989, le télévangéliste Pierre Lacroix, au sommet de sa gloire, faisait face à des accusations de grossière indécence sur trois jeunes hommes de la région de Québec. En 1992, son acquittement en Cour d’appel fut prononcé après à peine cinq minutes de délibérations. L’un de ses accusateurs était majeur et consentant, alors que les deux autres devaient plus tard être condamnés pour parjure. Malgré cela, le fondateur de la Cité du Père ne retrouva jamais la renommée qu’il avait atteinte à la fin des années 1980. À cette époque, des dizaines de milliers de personnes assistaient à ses Marathons de l’amour, tant au Colisée de Québec qu’au Forum de Montréal. Quelque 150 000 foyers du Québec étaient branchés sur ses émissions de télévision. Dans un palmarès de popularité, l’ancien missionnaire en Afrique se classait au premier rang, devant le premier ministre Robert Bourassa qui venait d’effectuer son retour en politique.
TOUJOURS ACTIF
Le Journal a rencontré le sexagénaire en 2013, au cours d’une rare entrevue accordée depuis cette affaire. L’ancienne vedette a alors expliqué qu’il avait beaucoup souffert de l’erreur judiciaire qui avait traîné son nom dans la boue. Même après toutes ces années, certains croient toujours, à tort, qu’il était un agresseur : « Les regards… On n’a pas idée… ça se voit dans les yeux, ça développe une forme de paranoïa ». À 65 ans, Pierre Lacroix continue de s’investir dans la Cité du Père, à une échelle beaucoup plus réduite, loin des grandes foules et de l’immense popularité dont il jouissait dans les années 1980.