Le Journal de Quebec

1994 Les massacres de l’ordre du Temple solaire

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Au milieu des années 1990, une secte ayant des ramificati­ons en France, en Suisse et au Québec a fait beaucoup parler d’elle : l’ordre du Temple solaire (OTS). Ce groupe allait défrayer la chronique en raison d’événements tragiques et du mystère qui entourait ses disciples. En 1993, on apprenait qu’une quinzaine de cadres et employés d’hydro-Québec appartenai­ent à une secte qui mélangeait ésotérisme, occultisme et vision apocalypti­que de l’avenir. Certains montants d’argent avaient même été alloués à L’OTS par la Société d’état pour engager des conférenci­ers, en plus de payer des séminaires et des ateliers de croissance personnell­e proposés par la secte.

UNE HÉCATOMBE

À l’automne 1994, cinq membres de L’OTS sont retrouvés morts dans un chalet de Morin-heights dans les Laurentide­s. C’est le début de l’hécatombe. Quelques jours plus tard, soit le 5 octobre, une cinquantai­ne de corps sont découverts dans deux autres chalets, cette fois à Salvan et Cheiney en Suisse. Parmi les morts se trouvent entre autres Luc Jouret et Jo Di Mambro, les deux principaux dirigeants de L’OTS, et Joce-lyne Grand’maison, une journalist­e du Journal de Québec ( lire autre texte). Les autopsies révèlent qu’il ne s’agit pas d’un suicide collectif, mais bien d’un mélange de meurtres et de suicides. Des traces de sédatifs et de poison sont trouvées, certains ont été étouffés et d’autres ont péri d’une ou plusieurs balles dans la tête. La dizaine de victimes d’origine québécoise ont toutes été assassinée­s.

AUTRES TRAGÉDIES

À la suite de ce drame, les enquêtes démontrère­nt que certains donateurs avaient demandé des comptes à Jouret et Di Mambro en 1993-1994. Ces derniers, qui vivaient dans le luxe et l’opulence grâce à leurs arnaques et à la crédulité de leurs adeptes, avaient possibleme­nt décidé de mettre un terme à toute cette affaire. Mais les croyances étaient fortes chez certains membres de la secte qui existait depuis une dizaine d’années. La base de la philosophi­e de L’OTS voulait qu’après leur mort, les initiés se retrouvent sur Sirius, une étoile lointaine où ils pourraient repartir à zéro. L’idée que la fin du monde était proche avait sans doute conduit certaines personnes à effectuer ce « transit » plus tôt que prévu à la suite du désistemen­t de leurs dirigeants. À l’appui de cette hypothèse, un an plus tard et malgré la mort de leurs dirigeants en Suisse, une quinzaine d’autres membres de L’OTS, dont trois enfants, sont retrouvés morts dans un champ du Vercors, en France. Tout comme en Suisse, certains ont été abattus alors que d’autres se sont suicidés. Le triste chapitre de L’OTS se terminera en mars 1997, à Saint-Casimir-de-portneuf au Québec, lorsque cinq cadavres calcinés de membres de la secte sont retrouvés ( lire autre texte), portant le nombre de victimes à 74 au total dont 11 Québécois.

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Le corps du gourou Luc Jouret a été identifié formelleme­nt par la police suisse
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Joce-lyne Grand’maison, journalist­e au Journal de Québec, était au nombre des personnes tuées en Suisse

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