Le Journal de Quebec

1995 Un départ crève-coeur

La terrible nouvelle est tombée le 25 mai 1995 de la bouche de Marcel Aubut, président des Nordiques : l’équipe était vendue à des intérêts américains et déménageai­t à Denver au Colorado… Ce fut la catastroph­e pour les amateurs de hockey de Québec.

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Les Nordiques venaient de terminer au premier rang de la division Nordest, à la suite d’une saison écourtée par le lock-out de trois mois. Après des années de misère, soit depuis la fin des années 1980, l’équipe de Québec promettait enfin des jours meilleurs à ses partisans. L’avalanche du Colorado devait d’ailleurs remporter la coupe Stanley dès sa première année dans le circuit, puis une autre fois en 2001.

DIFFICULTÉ­S CONTINUELL­ES

Maintenir une équipe de hockey profession­nelle à Québec avait toujours représenté un tour de force pour les investisse­urs. Petit marché, amphithéât­re inadéquat, faiblesse du dollar, milieu francophon­e, etc. Malgré toutes ces difficulté­s, les Nordiques avaient néanmoins tiré leur épingle du jeu. Avec L’AMH, la coupe Avco de 1977 restait le principal exploit de l’équipe. Avec la LNH, les séries de la coupe Stanley neuf années sur seize, les demifinale­s de la coupe Stanley à deux reprises et les matchs et séries mémorables contre le Canadien restaient des moments inoubliabl­es. Sans oublier Rendez-vous 87 ( lire autre texte) qui remplaça le match des étoiles et devint un grand happening pour Québec.

« POUR TOUJOURS… »

Après la disparitio­n de L’AMH, les Nordiques avaient survécu en se faufilant dans la LNH en 1979, en même temps que Winnipeg, Edmonton et Hartford. En 1988, l’équipe avait failli être vendue à des intérêts américains à la suite de la fusion des brasseries O’keefe et Molson, mais des gens d’affaires d’ici avaient égalé l’offre de 18 millions de dollars pour la garder à Québec. Lors d’une conférence de presse, le 29 novembre 1988, Marcel Aubut déclarait que les Nordiques appartenai­ent désormais à des intérêts québécois et qu’ils étaient dans la Vieille Capitale pour y rester : « Mission accomplie! Les Nordiques sont à Québec pour toujours! » Malheureus­ement, l’histoire devait se dérouler autrement. Malgré le lockout de 1994, aucun plafond salarial ne fut imposé aux équipes et les petits marchés comme Québec et Winnipeg ne purent survivre. Quant à Marcel Aubut, selon les calculs effectués par les experts, la vente de l’équipe lui rapporta quelque 15 millions de dollars, comme aux cinq autres investisse­urs de 1988.

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