L’amour qui frappe
Pendant que nous nous interrogions sur ce qui a bien pu mener au meurtre de Daphné Boudreault, de nombreuses femmes continuaient d’endurer des coups en silence.
Selon Statistique Canada, les jeunes femmes qui ont entre 25 et 34 ans sont trois fois plus susceptibles de vivre de la violence conjugale que leurs aînées. En 2004, 6 % des femmes qui affirmaient avoir vécu des incidences de violence conjugale.
Au Québec, 17 321 femmes qui ont porté plainte. Imaginez celles qui ne parlent pas, de peur de représailles.
Tous ÉGAUX
Nous attendons toujours de comprendre pourquoi dans le cas de Daphné, les policiers ne lui ont pas offert de protection comme elle l’avait demandé. La solution la plus facile est encore de se tourner vers l’école et de demander des cours sur l’éducation sexuelle en se disant que la cause première de ces horreurs est un manque d’éducation.
Cependant, la violence conjugale n’est pas aussi facilement démontée. Elle se retrouve dans toutes les couches sociales, elle ne fait pas de discrimination. Bien qu’on retrouve les plus fortes augmentations en régions.
DEVOIR D’AGIR
Bien entendu, un cours d’éducation sexuelle permettrait de prévenir bon nombre d’abus, mais il faut aussi se regarder un peu comme société. Souvent, lorsque nous sommes devant une situation d’agression, nous hésitons à agir. Nous avons peur de créer encore plus de problèmes pour le couple, surtout pour la victime.
Nous avons pourtant l’obligation de dénoncer les actes de violence, selon la loi.
Autrement, nous cautionnons les gestes de l’agresseur par notre silence.
La responsabilité d’enrayer les actes de violence conjugale ne relève donc pas simplement des victimes, mais de l’ensemble de l’entourage et même des voisins qui jour après jour font la sourde oreille aux disputes de plus en plus fortes et se demandent si ce soir ils doivent appeler la police?
La réponse devrait toujours être oui.