Chenillettes modifiées pour pousser les voitures enlisées
Des cols bleus ont aidé des centaines d’automobilistes lors de la tempête du siècle
SHERBROOKE | Pendant la tempête du siècle, il y a deux semaines, plus d’une centaine de véhicules enlisés dans la neige ont pu poursuivre leur chemin grâce à une invention de cols bleus à Sherbrooke.
Tandis qu’à Montréal les déneigeuses avaient de la difficulté à circuler en raison des voitures enlisées dans la neige, les cols bleus de Sherbrooke ont été plus efficaces grâce à des chenillettes qui poussaient les automobiles pour permettre aux déneigeuses de faire leur travail.
Lors d’une tempête où il était tombé 64 cm de neige à Sherbrooke, en 2007, des cols bleus avaient installé un pneu devant leur chenillette qui sert habituellement à déneiger les trottoirs.
Ils avaient ainsi poussé plusieurs véhicules dans les nombreuses côtes de Sherbrooke.
Depuis, les cols bleus ont peaufiné leur invention.
DES CENTAINES D’AUTOS POUSSÉES
Maintenant, la chenillette à poussoir consiste en une armature de métal d’une trentaine de centimètres sur laquelle on a placé une planche de contreplaqué, ainsi que des coussins de caoutchouc, ce qui permet de ne pas abîmer les voitures.
Lors de la tempête du 15 mars, les poussoirs ont permis de déplacer plus d’une centaine de véhicules.
Une vidéo où l’on voit une chenillette pousser une voiture dans la côte de la rue King à Sherbrooke a d’ailleurs fait sensation sur les réseaux sociaux depuis sa mise en ligne.
«Ils ont utilisé leur système D afin de déplacer les véhicules qui encombraient les rues et ainsi pouvoir procéder au déneigement, explique la directrice du service de l’entretien et de la voirie de Sherbrooke Guylaine Boutin. Les gens n’ont pas tous des pneus en bonne condition et avec la topographie qu’on a à Sherbrooke, ça ne prend pas une chute de neige très importante pour qu’ils ne soient pas en mesure de gravir les côtes.»
«S’ils sont dans le chemin, nos équipements de déneigement ne peuvent pas se faufiler entre les voitures, parce qu’ils sont trop gros», poursuit-elle.
UTILES SUR LA 13 ?
Les chenillettes à poussoir ont fait leurs preuves non seulement pour les petits, mais aussi pour les gros véhicules.
À deux chenillettes, les cols bleus ont effectivement aidé un autobus enlisé à gravir les abruptes côtes sherbrookoises.
Est-ce que cet équipement, dont dispose l’ensemble des municipalités du Québec depuis 2015, aurait permis de déplacer les semi-remorques et d’éviter l’important embouteillage de l’autoroute 13?
«C’est difficile à dire. Ça dépend à quel point et de quelle façon les camions étaient enlisés. Chose certaine, ça n’aurait pas pu nuire», ajoute Mme Boutin.