Le Journal de Quebec

L’art et ses illusions

« Ce n’est pas parce qu’on n’a jamais mis les pieds quelque part, que ça ne nous habite pas. »

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Un an et demi après avoir été présentée au Théâtre de Quat’sous, Dorothée Berryman retrouve la voix qu’elle incarne dans la pièce La Cantate intérieure. Une création qui s’interroge sur le rôle de l’artiste et sur son rapport avec le spectateur.

À l’affiche à partir du 28 mars, à La Bordée, la pièce de la compagnie Les Deux mondes est sur la route pour 16 représenta­tions.

Avant de reprendre les répétition­s en prévision de cette tournée, Dorothée Berryman a replongé dans le texte de Sébastien Harrisson.

«C’était comme si c’était la première fois que je le lisais», a-t-elle laissé tomber, lors d’un entretien.

La Cantate intérieure raconte l’histoire d’un employé d’un service de messagerie, qui découvre une installati­on d’art contempora­in dans une maison de chambres désaffecté­e.

Fasciné par l’oeuvre, il y retourne semaine après semaine jusqu’à ce qu’il se retrouve en face de celle qui l’a conçue.

«L’installati­on ramène des souvenirs personnels. Il en vient à s’imaginer que l’artiste qui a créé cette installati­on raconte son histoire à lui. Comme cela peut nous arriver lorsqu’on voit un film qui nous touche et qu’on se dit: “Mon Dieu! c’est mon histoire”», a-t-elle fait savoir.

UNE VOIX

La Cantate intérieure s’interroge sur le fait que les êtres humains sont peut-être plus semblables que différents.

«On met tout le temps en épingle nos différence­s, mais la réalité est qu’on a peut-être peur de trop se ressembler», a-t-elle précisé.

Dorothée Berryman joue un personnage qui n’existe pas. Une voix qui fait partie de l’installati­on et qui existe dans l’esprit de Zoé, l’artiste qui a créé cette oeuvre d’art.

«C’est une voix qu’elle s’est mise à entendre à l’intérieur d’elle et qui se matérialis­e. Le public me voit, mais pas les autres personnage­s. Mon personnage n’existe pas, mais il porte en lui une partie du sens de la pièce», a-t-elle indiqué.

La pièce mise en scène par Alice Ronfart, qui met en vedette Marie Bernier, Roger La Rue et Dorothée Berryman, se déploie tel un suspense.

«C’est un huis clos et une pièce d’une grande intimité. On ne sait pas pourquoi, au départ, l’employé du service de messagerie revient voir cette installati­on et pourquoi il se pose autant de questions. L’artiste, elle, qui l’a créée, veut savoir pourquoi il revient tout le temps. Est-ce possible qu’elle ait touché quelqu’un? Ça veut dire quoi l’art dans la vie des gens? Elle est très curieuse de savoir ce qui l’amène voir cette exposition», a expliqué Dorothée Berryman. La Cantate intérieure est présentée du 28 mars au 1er avril à La Bordée.

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Dorothée Berryman personnifi­e, dans La Cantate intérieure, un personnage qui n’existe pas. Elle fait partie de l’installati­on d’art contempora­in et elle existe dans la tête de l’artiste qui a créé cette oeuvre d’art.

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