Legault n’écarte pas la démolition du pont
Le chef de la CAQ priorise le projet de 3e lien entre Québec et Lévis
Joyau du patrimoine ou pas, le chef caquiste François Legault n’écarte pas une éventuelle démolition du pont de Québec, en raison de son état inquiétant.
«Je ne suis pas en position de fermer la porte [à la possibilité qu’il soit démoli]», a déclaré M. Legault qui, à la veille du budget provincial, avait convoqué les médias pour presser le gouvernement de prioriser le projet de troisième lien entre Québec et Lévis.
Après qu’un expert belge en corrosion ait signalé, la semaine dernière, qu’il y a urgence d’agir avant que des pièces du pont centenaire ne se détachent, le chef caquiste en est mainte- nant à se demander s’il est encore possible de le conserver.
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS
«Il faut regarder les avantages, les désavantages», a-t-il expliqué.
Parmi les arguments favorables, il retient «la beauté» et l’importance patrimoniale du pont.
D’un autre côté, «il faut voir combien ça coûte pour le rendre sécuritaire», et si ça se peut encore.
«Il faut d’abord évaluer si sa durée de vie utile est atteinte; si les rénovations qu’on peut faire coûtent plus cher ou moins cher qu’un nouveau pont», a continué le chef de la deuxième opposition, qui accuse les libéraux de ne pas avoir de plan sur l’avenir du pont de Québec.
Le chef caquiste reproche également au gouvernement Couillard de s’adonner à «du gaspillage» en injectant des millions de dollars dans un projet de système rapide par bus (SRB) à plus d’un milliard $ qui passerait par le pont de Québec, alors qu’on ignore toujours si c’est possible et sécuritaire d’en rabaisser le tablier.
LIBÉRAUX ET PÉQUISTES ÉBAHIS
«Ce n’est pas le pont qui s’écrase, c’est Legault et Caire qui s’écrasent devant le fédéral et le CN», a réagi le ministre responsable de la Capitale-nationale, François Blais.
«Si Éric Caire veut être utile, qu’il nous appuie dans nos démarches afin d’entretenir le pont pour les décennies à venir», a ajouté le ministre.
«J’ai mon voyage! […] Je n’en reviens pas!» a commenté de son côté la députée Agnès Maltais, qui assure que jamais le Parti québécois n’accepterait que le pont de Québec soit démoli.
M. Legault essaie de «surfer sur la vague du troisième lien» dans l’espoir de regagner le terrain perdu par la CAQ dans la région, croit Mme Maltais. «Il a complètement perdu ses repères», selon elle.
« JE NE SUIS PAS EN POSITION DE FERMER LA PORTE [À LA POSSIBILITÉ DE DÉMOLIR LE PONT]. […] JE VEUX ÊTRE CAPABLE D’ÉVALUER TOUS LES SCÉNARIOS. […] C’EST INQUIÉTANT D’ENTENDRE QU’IL Y A DES ENJEUX DE SÉCURITÉ. » — François Legault, chef de la Coalition avenir Québec