Le Journal de Quebec

Détruire le premier lien

-

Les caquistes de la région claironnen­t depuis des mois la nécessité d’un troisième lien à Québec, mais leur chef n’écarte pas la possibilit­é de détruire le premier, à savoir le pont de Québec, malgré des coûts près de trois fois plus élevés que pour le repeindre.

Les coûts de la démolition du pont de Québec, selon les évaluation­s du groupe Mallette dans son rapport publié ce moisci, sont évalués entre 280 et 310 millions$. Cette estimation résulte de recherches menées auprès de spécialist­es.

À cette somme, il faudrait ajouter les coûts de constructi­on d’un nouveau pont, qui seraient eux aussi, on s’en doute, fort importants. Se basant sur les sommes prévues pour les ponts Champlain et de l’île d’orléans, le rapport Mallette les évalue autour de 800 M$.

Il s’agit par conséquent de montants beaucoup plus élevés que les 400 M$ qu’il faudrait débourser pour repeindre le pont. Et comble du ridicule, on se retrouvera­it à nouveau avec deux liens, alors que la CAQ voit dans un troisième lien la solution à tous les maux sur nos routes.

LES ENJEUX DE LA RÉGION

Depuis qu’il est devenu chef de la CAQ, François Legault n’a jamais démontré qu’il comprenait les enjeux de la région de Québec. Encore une fois, il aurait mieux fait de se taire et de laisser parler ses députés régionaux.

Le pont de Québec n’est pas qu’une infrastruc­ture pour la région, mais aussi un symbole de fierté et un joyau patrimonia­l qui fait partie de son histoire. Il s’agit également d’une des portes d’entrée de Québec. Une autre subtilité que M. Legault n’a pas comprise.

ZONES GRISES

Là où le chef caquiste marque cependant des points, c’est lorsqu’il relève toutes les zones grises dans ce dossier. Il ne faut pas compter sur le CN pour faire preuve de transparen­ce. Le propriétai­re du pont refuse de rendre publics ses rapports d’inspection et d’évaluation des coûts de peinture.

Il ne faut pas compter non plus sur les gouverneme­nts du Québec et du Canada. Quelle est la durée de vie du pont de Québec? Peut-il accueillir un SRB? Personne ne veut statuer. Chacun se renvoie la balle.

Quant au maire Labeaume, il ne s’est pas montré très habile pour «vendre» son projet aux citoyens. Il affirme depuis des mois qu’il va mieux l’expliquer. On attend toujours. On l’a déjà vu pas mal plus combatif, surtout pour un projet qu’il a luimême placé en tête de ses priorités.

 ?? Chroniqueu­se municipale KARINE GAGNON ??
Chroniqueu­se municipale KARINE GAGNON

Newspapers in French

Newspapers from Canada