Il conseille Québec sur le programme qu’il a créé
La révision du cours d’éthique et culture religieuse confiée à celui qui l’a mis en place il y a 10 ans
La révision du controversé cours d’éthique et culture religieuse se fera sous les judicieux conseils de celui qui a piloté son implantation dans les écoles du Québec.
Devant les critiques, le ministre Sébastien Proulx s’est engagé à réévaluer cette matière qui a remplacé l’enseignement religieux confessionnel et moral depuis 2008 dans les classes du primaire et du secondaire.
C’est l’éminence grise qui a chapeauté la mise en place du cours, il y a maintenant presque 10 ans, qui sera chargée de guider le gouvernement dans cet exercice.
Jacques Pettigrew vient d’obtenir un contrat de gré à gré d’une valeur de 87 583 $ pour «agir à titre d’expert-conseil pour les dossiers relatifs au programme Éthique et culture religieuse».
JUSQU’EN COUR
Ancien fonctionnaire, M. Pettigrew était le grand responsable du contenu d’éthique et culture religieuse au ministère de l’éducation. Le gouvernement l’avait même dépêché au tribunal en 2009 lorsque le cours avait été contesté par des parents ayant demandé une exemption pour leurs enfants.
Au ministère, on précise qu’il «a effectivement été engagé pour participer à une réflexion» sur le sujet et que son expertise sera fort utile.
Est-ce que cette embauche signifie qu’on exclut d’emblée une transformation en profondeur du cours ou même sa disparition? Le porte-parole à l’éducation se limite à dire que «divers scénarios» sont examinés. Simon Fortin assure que ce n’est pas M. Pettigrew qui prendra les décisions. «[Il] n’a pas été engagé pour procéder à une révision du programme, mais bien pour collaborer à sa documentation», insiste le relationniste.
OPPOSANTS
Le Parti québécois veut faire table rase du cours d’éthique et culture religieuse. Le chef péquiste Jean-françois Lisée demande qu’il soit plutôt remplacé par une formation sur la citoyenneté.
En décembre, le Conseil du statut de la femme (CSF) a recommandé une révision complète du programme. L’organisme reproche à ce cours d’enseigner les religions sans formuler aucune critique sur leurs discours sexistes.
Le CSF suggère que les religions soient plutôt enseignées dans les cours d’histoire.