Le Journal de Quebec

Une obsession avec la nourriture

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Quand elle a su qu’elle était malade, Mélissa Colleret voulait tellement en connaître la raison qu’elle a développé une obsession malsaine avec la nourriture.

«J’étais tellement jeune et tout le monde autour de moi savait que je prenais déjà soin de mon corps, a confié la femme aujourd’hui âgée de 32 ans. Mon entourage me demandait constammen­t comment, moi, j’avais pu attraper un cancer.»

Les questions étaient si nombreuses qu’elle s’est mise à se le demander elle-même. À l’époque, elle était professeur­e de yoga. Elle faisait déjà du sport et s’alimentait très bien. Or, les interrogat­ions se sont rapidement transformé­es en obsession. À un certain moment, Mélissa Colleret se disait qu’elle ne consommera­it plus jamais certains produits «nocifs» pour elle, comme le sucre, le gluten et l’alcool.

«Mais c’était un jeu mental, a-t-elle confié. Je n’allais vraiment pas bien à l’intérieur. J’ai dû aller chercher de l’aide.»

SA MÈRE AUSSI

Pendant qu’elle se battait contre la maladie, sa mère a elle aussi reçu le même diagnostic. C’était son quatrième cancer.

«Je savais que mon diagnostic lui avait vraiment fait mal, a admis la femme d’affaires. Je me sentais coupable. Comme si tout le stress engendré par mon cancer lui en avait donné un à elle aussi.»

Avec du recul, Mélissa Colleret réalise que ce n’était pas logique et elle a repris le contrôle total sur ses émotions. La maladie lui a ouvert les yeux sur la fragilité de la vie. Elle dit continuer à prendre soin de son corps et à bien s’alimenter, mais d’une manière beaucoup plus saine qu’auparavant.

«Je ne voulais pas prendre des médicament­s pour le restant de mes jours, a-t-elle confié. Je veux vivre une longue vie, mais je veux être bien. Je mange normalemen­t et quand c’est le temps, je fais des cures. Pour moi, ça fonctionne parce que j’ai une personnali­té “tout ou rien”.»

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