« Il faut être réaliste », dit l’ambassadrice américaine
NEW YORK | (AFP) Une centaine de pays ont entamé hier, à L’ONU, des négociations sur un traité interdisant les armes nucléaires, convaincus qu’il réduirait le risque d’une guerre atomique malgré le boycott des débats par les grandes puissances.
Avant même l’ouverture des discussions, l’ambassadrice des États-unis à L’ONU, Nikki Haley, entourée d’une vingtaine d’alliés de la première puissance mondiale, dont le Royaume-uni, la France et plusieurs pays est-européens, a qualifié ces discussions d’«irréalistes» face au regain de tensions ou à la menace nucléaire brandie par le régime nord-coréen.
INCOMPATIBLE
«En tant que mère ou fille, il n’y a rien de plus important que je souhaite pour ma famille qu’un monde sans armes nucléaires, mais il faut être réaliste, a souligné Mme Haley devant la presse. Y a-t-il quelqu’un qui croit que la Corée du Nord serait d’accord pour interdire les armes nucléaires?»
L’ambassadeur britannique, Matthew Rycroft, a lui aussi assuré que son pays était «complètement engagé pour arriver à long terme à un monde sans armes nucléaires».
«Mais nous ne pensons pas que ces négociations peuvent mener à de réelles avancées en matière de désarmement nucléaire mondial. La meilleure façon d’arriver à un désarmement nucléaire mondial passe par un désarmement multilatéral progressif, négocié étape par étape dans le cadre des accords internationaux existants», comme le Traité de nonprolifération (TNP), a-t-il souligné.
«L’interdiction immédiate des armes nucléaires est incompatible avec l’approche progressive du désarmement nucléaire», a également fait valoir l’ambassadeur de France adjoint, Alexis Lamek.
MÊME LE JAPON
Si la Russie et la Chine ne se sont pas associées aux interventions des Occidentaux, ces deux grandes puissances nucléaires boudent elles aussi ces discussions.
Même le Japon, seul pays à avoir subi, en 1945, des attaques atomiques, s’oppose à un tel traité, inquiet de voir l’absence de consensus «saper les avancées sur un désarmement nucléaire effectif».