Le Journal de Quebec

Un exemple de tenacité pour les jeunes

Le receveur des Alouettes, Seydou Junior Haïdara, avoue avoir été sauvé par le sport

- Richard Boutin l Rboutinjdq

Le sport a été une planche de salut pour Seydou Junior Haïdara.

De passage, hier, à l’école secondaire Le Sommet dans le cadre du programme Ensemble à l’école, le receveur des Alouettes de Montréal a relaté les nombreux obstacles qu’il a dû surmonter avant d’atteindre les rangs profession­nels.

«Au primaire, l’école n’était pas pour moi, a-t-il raconté. Parce que je souffrais d’un déficit d’attention (diagnostiq­ué en 2012) et que j’étais l’un des seuls Noirs de mon école, ce n’était pas toujours facile. J’avais peu d’amis et je me bataillais dans la cour. Ce n’était pas facile non plus à la maison, où j’ai grandi dans une famille monoparent­ale. Nous n’avions pas beaucoup d’argent et ma mère s’est privée pour moi et ma soeur (Kadidja est notamment l’auteure principale de la série Le chalet). Il n’y avait que deux places où j’étais heu- reux. Quand je jouais avec un ballon (soccer, basketball) et dans ma tête quand je pensais au sport que j’allais pratiquer après l’école ou la fin de semaine.»

CHANGEMENT­S

Deux changement­s importants allaient modifier l’existence du petit Junior quand il a amorcé sa troisième année. «Je me suis retrouvé à l’école Anne-hébert, dans un milieu où l’on retrouvait plus d’immigrants et où je n’étais plus Junior le petit Noir, a raconté l’ancien demi inséré du Rouge et Or de l’université Laval. Un tournant s’est produit quand mon professeur d’éducation physique m’a offert la possibilit­é de faire du sport le midi et de jouer avec les grands si mon comporteme­nt était adéquat. Tout a changé. J’avais maintenant une raison d’aller à l’école.»

Accro au jeu vidéo Madden, Haïdara souhaitait étudier dans une école secondaire où il pourrait jumeler football et basketball de haut niveau. «Il n’y avait qu’un seul endroit à Québec qui offrait les deux sports. J’ai dit à ma mère que je voulais étudier au Séminaire Saint-françois. Ma mère m’a dit que ce n’était pas possible en raison des coûts. Nous avons trouvé des solutions. J’ai appelé mon père, qui a un peu contribué, et j’ai fait du financemen­t en cognant aux portes pour vendre du chocolat et des gratteux.»

DÉFIS

Des raisons économique­s ont obligé Haïdara à faire un choix en quatrième secondaire avant de recevoir un coup de main providenti­el. «Parce qu’ils ne voulaient pas que j’abandonne un sport, les entraîneur­s m’ont aidé et je faisais de petits travaux. Le père Boulay a même payé mes frais de scolarité, ce qui a été une grande aide pour ma mère. Ce furent les meilleurs moments de ma vie.»

Le passage au collégial a comporté aussi son lot de défis. «Mes notes étaient en chute libre à la première session parce que je m’amusais avec mes amis. Ces E sur mon bulletin ont incité le recruteur de North Dakota (Paul Charbonnea­u) à se tourner vers des joueurs avec un meilleur parcours académique. Mon rêve de la NCAA a disparu. Ce fut une bonne leçon.»

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Seydou Junior Haïdara a surmonté bien des défis en développan­t sa passion pour le basketball et le football.
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