De retour à l’avant-plan
C’était la traditionnelle photo d’équipe de fin d’année au Centre Bell, hier matin. Un exercice qui permettra à l’organisation de remplacer celle qui est affichée à l’entrée du vestiaire et sur laquelle se trouvent quelques visages qui ne sont plus à Montréal.
Le changement le plus flagrant se trouve bien évidemment sur la première rangée, où Claude Julien a retrouvé un siège pour la première fois depuis le cliché du début de la saison 2005-2006.
«Cette photo est encore accrochée à un mur de ma maison. Je ne l’ai jamais enlevée», a déclaré l’entraîneur du Canadien.
«Il ne faut jamais oublier le passé. Je me souviens de ma première année complète. Ç’avait été l’une des meilleures campagnes de l’équipe en 10 ans. En tant que coach recrue, c’était une grande fierté», a-t-il ajouté.
D’accord, mais une photo de l’ennemi juré sur le mur de la maison de celui qui fut le pilote des Bruins pendant neuf saisons et demie. Plutôt inusité non?
«En fait, elle est accrochée dans ma maison d’été. Celle que je garde toujours», a précisé Julien, sourire en coin.
Si le Franco-ontarien fait allusion à cette demeure qu’il ne change jamais, c’est qu’il a rappelé, au cours de son point de presse, une promesse qu’il n’a jamais été en mesure de tenir.
«La première fois que je me suis fait congédier (par le Canadien), j’ai dit qu’un entraîneur ne devait jamais s’acheter une maison. Or, j’en ai acheté deux autres depuis ce temps-là. Parfois, il faut plus de temps qu’on pense pour comprendre.»
UNE QUESTION DE CONFIANCE
Depuis le retour de Julien, le Tricolore affiche un dossier de 11-5-1. Tout n’est pas parfait, mais le groupe, après une mise au point de quelques rencontres, paraît maintenant sous un meilleur jour.
En écoutant l’entraîneur de 56 ans analyser son premier mois et demi à la barre de l’équipe, on comprend que c’est surtout sur le plan psychologique que ses joueurs avaient besoin d’une remise à neuf.
«La confiance y est pour beaucoup. Quand vous perdez des matchs, vous la perdez. Il fallait la rebâtir en ramenant d’abord l’excitation dans le vestiaire. L’excitation amène la victoire et la victoire amène la confiance.
«Maintenant, même dans les matchs où nous ne sommes pas parfaits, nous nous croyons toujours en mesure de gagner. J’aime le fait que cette équipe pense qu’elle peut encore remporter un match même lorsqu’elle tire de l’arrière après deux périodes.»
À ce propos, le Canadien a inscrit 38,8 % de ses buts (78 sur 201) en troisième période. Ce qui n’est pas étranger au fait qu’il domine le circuit avec 11 retours en troisième période.