Le Journal de Quebec

Benoît Girard n’est plus

Le comédien de 50 ans d’expérience s’est éteint à l’âge de 85 ans

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Acteur qui avait commencé sa carrière dans les années 1950, Benoît Girard s’est éteint samedi à l’âge de 85 ans. «C’est un départ qui nous touche terribleme­nt. Benoît était un être assez exceptionn­el», a mentionné la comédienne Andrée Lachapelle.

Les témoignage­s ont été nombreux, hier, lors de l’annonce du décès de Benoît Girard. Très apprécié, le comédien a connu une carrière de plus de 50 ans au théâtre, à la radio, à la télévision et au cinéma.

«C’est un gros morceau qui part. C’est un acteur qui était absolument parfait dans ce qu’il faisait», a indiqué Michel Dumont, qui avait travaillé avec lui sur plusieurs production­s au Théâtre Jean-duceppe.

Parmi les rôles de Benoît Girard au petit écran, on comptait Le survenant, Symphorien, Lance et compte et Providence. Au cinéma, on l’avait notamment vu dans De père en flic, Dans une galaxie près de chez vous et dans Maurice Richard.

C’est le fils du comédien, Kristian, qui a annoncé, hier, le départ de son père. «C’était un être beau en dedans comme en de- hors, d’une élégance et d’une tristesse naturelle. Il a été un grand comédien, un mari attentionn­é et un père à qui je me suis souvent confié et sur qui je pouvais toujours compter. Repose en paix, mon vieux, dis bonjour à ma mère.»

UN HUMOUR DÉVASTATEU­R

En 2015, Benoît Girard avait perdu l’amour de sa vie, la comédienne Monique Joly, qui est décédée d’un cancer du pancréas.

«Quand sa femme est morte, il s’est retiré, il s’est laissé éteindre. C’est comme ça que j’explique sa disparitio­n», a dit le metteur en scène Yves Desgagnés.

Ce dernier avait travaillé pour la première fois avec Benoît Girard en 1983. «J’ai eu l’occasion de l’engager souvent au théâtre, dit Yves Desgagnés. Benoît, c’était mon acteur. Il avait un humour dévastateu­r, assez cynique, d’ailleurs. Il était très constant dans sa manière de jouer. J’aimais ça, être en sa compagnie.» Andrée Lachapelle a connu Benoît Girard très tôt dans sa carrière. «On ne s’est jamais perdus de vue, dit-elle. J’ai beaucoup joué avec lui. On a passé des étés ensemble à Eastman, où l’on faisait des comédies musicales. On chantait et on dansait du mieux qu’on pouvait!» «Benoît était un homme brillant, intelligen­t, plein d’humour, poursuit la comédienne. Il ne s’apitoyait jamais sur lui-même. [...] On a bien du chagrin d’apprendre son départ. C’est notre génération. Il y en a plusieurs qui partent.» Hugo Dubé, qui a côtoyé Benoît Girard durant sept ans sur le plateau de Providence, dit avoir eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui. «C’était quelqu’un qui prenait son métier au sérieux, mais lui, il ne se prenait pas au sérieux», raconte-t-il.

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