Immortal Chi présenté pour la première fois au Québec
La créativité québécoise est à l’honneur dans cette production chinoise
Une quinzaine de Québécois ont travaillé sur la conception du spectacle à grand déploiement Immortal Chi, une production chinoise alliant arts martiaux, danse, musique et théâtre qui sera présentée à Québec et à Montréal à compter de demain.
Cette série de représentations dans la province (notons qu’une première représentation a eu lieu à Shawinigan dimanche soir) marque un premier pas en Amérique du Nord pour cette création qui a vu le jour au Royaume-uni en 2014.
Produit par la même agence que Shaolin Warriors, qui roule sa bosse à travers le monde depuis plus de 15 ans, Immortal Chi est le troisième spectacle chinois conçu par Érick Villeneuve, metteur en scène à qui l’on doit, entre autres, le mégasuccès Cavalia.
«On m’a demandé de créer un specta- cle de kung-fu destiné à être présenté à l’extérieur de la Chine», a-t-il expliqué, en entrevue.
«Pour faire un spectacle de kung-fu, j’ai eu besoin de gens qui m’ont imprégné de leur art, a-t-il ajouté. Par contre, le point de vue de quelqu’un qui ne le pratique pas est intéressant, car il m’a permis d’être le premier spectateur. J’ai pris, dans ce qu’ils faisaient, ce qui m’attirait le plus, ce qui piquait ma curiosité.»
Bien qu’il ne contienne pas de paroles, Immortal Chi se veut plus qu’un simple enchaînement de numéros chorégraphiés ou de démonstrations d’arts martiaux.
UNE HISTOIRE
«C’est l’histoire d’un maître du kung-fu qui a 20 ou 30 années d’expérience, qui pratique chez lui et qui perd l’équilibre durant quelques secondes, a expliqué Érick Villeneuve. Durant tout le spectacle, il revoit sa vie de formation. Il se voit refaire les mêmes gestes des milliers de fois afin d’atteindre la précision, mais il se voit aussi pratiquer la vitesse, le ralenti. (...) Il doit revoir tout ça pour retrouver l’équilibre.» Afin de raconter cette histoire, le concepteur et son équipe (composée de 22 personnes) ont fait appel à 15 performeurs spécialistes du kung-fu. Sur scène, ces derniers sont entourés de 9 percussionnistes, toutes des femmes.
«J’ai choisi d’explorer la notion de yin et de yang, de parties opposées, a expliqué le metteur en scène, qui a confié le poste de directeur musical au spécialiste des percussions Luc Boivin. Le kung-fu, c’est quelque chose de puissant, mais les musiciennes ont autant de puissance que les gars, dans le spectacle.»