Une politique claire
Décidément, les troupes de Philippe Couillard doivent apprécier cette semaine à chaque année où le ministre Carlos Leitao dépose son budget. Il s’agit du moment où l’on perçoit clairement un sens de la direction dans ce gouvernement.
Lorsqu’on racontera l’histoire de ce mandat des libéraux, il faudra respecter le fait qu’en matière budgétaire, ce gouvernement a suivi une politique claire. Un retour rigoureux à l’équilibre budgétaire, puis des dépenses stratégiques, mais financées avec de l’argent que nous avons vraiment plutôt qu’avec des emprunts.
Personnellement cette approche me plaît. Ce qui me rassure davantage, c’est de constater que sur cet enjeu, le gouvernement ne navigue pas à vue. En d’autres matières, on sent le gouvernement voguer au gré du vent et des manchettes. Sur le budget, il garde le cap.
PAS SUCCOMBÉ À LA TENTATION
Je me réjouis d’ailleurs que le gouvernement ait gardé le cap quant au Fonds des générations. Les partis d’opposition faisaient pression pour qu’on renonce à mettre les sommes prévues dans le Fonds. La CAQ voulait utiliser l’argent pour un mélange de baisses d’impôt et de dépenses. Le PQ souhaitait voir cet argent servir à des «investissements structurels».
Le Fonds des générations fut créé pour recueillir certaines redevances spécifiques qui seraient directement affectées à l’équivalent d’un remboursement de la dette. Malgré le ré- tablissement des finances du Québec, nous sommes toujours la province la plus endettée au Canada.
Abandonner la discipline imposée par une loi en choisissant de jouer dans ce Fonds n’était pas du tout justifié par la situation économique. Cela aurait envoyé inutilement un très mauvais message aux agences de crédit, en plus de tuer à jamais toute la crédibilité du Fonds des générations. Si l’on pige dedans une fois, la tentation de piger dedans sera là tout le temps.
ÉDUCATION
L’engagement de 3,4 milliards à l’éducation sur cinq ans doit envoyer un signal sans retour en arrière. Tous les partis devraient s’engager à maintenir au minimum ces nouveaux investissements pour donner aux jeunes du Québec de meilleures écoles.
Une fois l’argent annoncé, le ministre de l’éducation Sébastien Proulx subit maintenant une énorme pression. Les sommes doivent se rendre à bon port. Une immense bureaucratie peut faire disparaître bien des millions en nouvelles dépenses et augmentations de salaire sans que les gens sur le terrain ne sentent la différence. Le ministre sera jugé sévèrement si cela survient avec les nouveaux millions à l’éducation.
LA PROCHAINE ÉTAPE
Les surplus budgétaires émanent d’une série d’efforts de contrôle des dépenses gérés scrupuleusement par l’équipe de Philippe Couillard. Mais cette explication est incomplète. Les surplus résultent aussi de la série de hausses de taxes qui ont été implantées entre 2010 et 2014.
Il y eut la contribution santé, celle-là est disparue hier. Il y a eu plusieurs hausses de taxes sur l’essence, des hausses de tarifs et évidemment le bond de deux points de pourcentage de la TVQ.
La prochaine étape sera de donner aux contribuables un vrai répit. Dans le budget 2018, l’année électorale? Ça tomberait bien.
La prochaine étape sera de donner aux contribuables un vrai répit