Le Journal de Quebec

Des employés de Montréal-Trudeau préoccupen­t L’IATA

- PHILIPPE ORFALI ET DOMINIQUE LAHAYE Le Journal de Montréal et Bureau parlementa­ire

Le grand patron de l’associatio­n du transport aérien internatio­nal (IATA) trouve «extrêmemen­t sérieux» que des employés de Montréal-trudeau présentant des signes de radicalisa­tion aient eu accès au tarmac de l’aéroport, comme le révélaient hier notre Bureau d’enquête et J.E.

Alexandre de Juniac, le chef de la direction de cette organisati­on qui regroupe la plupart des compagnies aériennes de la planète, incite les autorités à revoir régulièrem­ent les mesures qui encadrent l’accès aux zones sécurisées des aéroports.

Confrontés à des situations semblables impliquant du personnel, certains pays n’hésitent pas à procéder au renvoi ou à révoquer les accès, a-t-il expliqué.

«C’est compliqué pour moi de dire si ce devrait être le cas (ici). En tout cas, il ne faut pas que des gens sur qui on a des doutes sur leur implicatio­n, sur la nature de leur engagement en termes de sûreté, puissent avoir accès à l’avion. Ça, c’est sûr!»

Le reportage publié hier montrait que quatre employés se sont fait retirer leur accès à la «zone sécurisée» par mesure de précaution, dont un après avoir suggéré de commettre des attentats similaires à ceux de Paris en novembre 2015.

M. de Juniac rappelle que les employés, qu’ils oeuvrent pour les compagnies aériennes ou l’aéroport, font en principe l’objet d’examens rigoureux avant leur embauche et par la suite.

«On est contrôlé comme un passager, explique l’ex-dirigeant d’air France. Normalemen­t, ça se passe comme ça partout. Après, est-ce que c’est bien fait? Difficile à dire.»

des Vagues à ottawa

Hier, les partis d’opposition à Ottawa se sont montrés préoccupés par les révélation­s de J.E. et de notre Bureau d’enquête.

Le député conservate­ur Pierre PaulHus estime que les autorités devraient «refaire une enquête de sécurité sur chaque employé» à la lumière des incidents rapportés.

Le néo-démocrate Matthew Dubé reproche pour sa part au gouverneme­nt Trudeau de tarder à mettre en place, tel que promis, un bureau de coordonnat­eur de lutte contre la radicalisa­tion.

«Je pense qu’il y a urgence d’agir si on veut vraiment s’attaquer à la radicalisa­tion», a-t-il dit.

Le président du syndicat des douanes, Jean-pierre Fortin, fait valoir que les aéroports sont des «cibles de choix» pour des individus radicalisé­s. Cela confirme selon lui la nécessité d’armer les douaniers dans les aéroports.

 ??  ?? Seuls trois policiers patrouille­nt dans l’aéroport Montréal-trudeau, et ils ne sont pas munis d’armes longues. Par contraste, à l’aéroport Pearson de Toronto, une unité tactique est sur place 24 h sur 24. Elle est intervenue dans un avion en 2014 ( en mortaise).
Seuls trois policiers patrouille­nt dans l’aéroport Montréal-trudeau, et ils ne sont pas munis d’armes longues. Par contraste, à l’aéroport Pearson de Toronto, une unité tactique est sur place 24 h sur 24. Elle est intervenue dans un avion en 2014 ( en mortaise).
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Alexandre de Juniac Chef de la direction, IATA

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