Père et fille malades enfin réunis
Après cinq mois de refus, une place s’est libérée à la suite d’un article du Journal
SAINT-PASCAL | Non seulement une jeune trentenaire atteinte de la maladie de Huntington pourra revenir vivre dans une résidence de sa région, mais elle pourra habiter au même endroit que son père atteint lui aussi de la maladie.
Après cinq mois de démarches et de refus, Stéphanie Dubé, 34 ans, a appris quelques jours après la parution d’un article dans Le Journal qu’elle pourra déménager dans la même résidence que son père.
Tous les deux souffrent de la maladie de Huntington, ce qui fait qu’ils ne contrôlent pas leurs mouvements, sont instables émotivement et se déplacent en fauteuil roulant.
«J’étais en pleurs, j’étais tellement heureuse! Ils m’ont dit qu’elle allait pouvoir aller vivre À la Petite Villa de Saint-pascal, là où mon conjoint se trouve depuis quatre ans», raconte Diane Dumais, la mère de Stéphanie.
QUATRE RÉSIDENCES DIFFÉRENTES
Cette dernière a déménagé de résidence quatre fois en un an, avant d’aboutir dans une autre MRC.
«Quand j’ai annoncé la bonne nouvelle à Stéphanie, elle n’arrêtait pas de répéter: “Je vais être avec papa, je vais être avec papa!”», a dit Mme Dumais.
Celle-ci n’a pas encore annoncé à son conjoint que sa fille viendra le rejoindre. «Je ne lui ai pas dit, parce qu’à toutes les fois que je parle de Stéphanie, il réagit mal, il vient raide comme une barre dans son fauteuil, à cause de la situation. J’attends à la dernière minute. Il va être tellement heureux!»
À CAUSE DE COUPES
Selon la gestionnaire de la résidence pour aînés où habitera désormais Stéphanie, c’est à cause de coupes budgétaires qu’elle peut réunir le père et sa fille.
La résidence de Kamouraska avait une entente de cinq places en Unité temporaire de réadaptation fonctionnelle avec le système public, entente qui se termine à la fin du mois d’avril, ce qui rend disponible une place pour Stéphanie au privé.
On avait le côté humain en nous qui parlait aussi, en se disant: “Mon Dieu! si ça nous arrivait d’avoir un enfant de cet âge-là qui n’est pas capable de voir son père!” On était sensible à la situation aussi», a dit Manon Soucy, gestionnaire de la résidence À la Petite Villa de SaintPascal, heureuse qu’une place se soit libérée pour elle.
Elle affirme que la décision prise cette semaine n’a pas de lien avec l’article, mais plutôt parce que des places se sont libérées.