Le Journal de Quebec

Privatiser les aéroports canadiens serait une « erreur monumental­e »

L'industrie du transport aérien demande plutôt à Ottawa de couper les loyers

- PHILIPPE ORFALI Alexandre de Juniac IATA

Le gouverneme­nt Trudeau commettrai­t une erreur monumental­e en vendant ses aéroports à des intérêts privés, croit le numéro 1 de l’associatio­n du transport aérien internatio­nal (IATA), Alexandre de Juniac.

L’organisati­on, qui regroupe la plupart des grandes compagnies aériennes, a poussé un soupir de soulagemen­t en constatant que le projet de privatisat­ion des aéroports ne figurait pas dans le budget fédéral dévoilé par Ottawa la semaine dernière, contrairem­ent à ce qui était attendu.

«Permettez-moi d’être tout à fait clair: le Canada va le regretter s’il vend ce qui constitue ses joyaux de la Couronne. On espère tous que la motivation du ministre des Transports, Marc Garneau, à défendre les intérêts des voyageurs fera en sorte que l’idée de privatiser les aéroports soit abandonnée pour de bon», a insisté M. de Juniac hier devant le Conseil des relations internatio­nales de Montréal (CORIM).

PAS D’ÉCONOMIE À FAIRE

Ailleurs dans le monde, la privatisat­ion d’aéroports ne s’est jamais traduite par des économies ou une améliorati­on des services offerts aux compagnies aériennes et aux passagers, selon lui.

«L’expérience des 20 dernières années nous a amenés à dire que ça a plutôt généré des coûts additionne­ls, avec un niveau de service qui n’est pas [supérieur]. […] Les aéroports qui appartienn­ent à leurs collectivi­tés – comme au Canada – ont la motivation d’offrir des services de qualité à des coûts abordables. Les entreprise­s privées, elles, sont là pour maximiser le profit de leurs actionnair­es. »

L’associatio­n internatio­nale, dont le siège social est situé dans la métropole, préférerai­t plutôt qu’ottawa cesse d’exiger des loyers aux organismes comme Aéroports de Montréal qui gèrent les installati­ons aéroportua­ires canadienne­s.

L’éliminatio­n de ces loyers, qui se traduirait par des économies pour les membres de L’IATA, permettrai­t d’injecter quelque 300 millions $ dans l’économie canadienne, affirme M. de Juniac.

ARTICLES ÉLECTRONIQ­UES

À mots couverts, le chef de la direction de L’IATA a également encouragé Ottawa à ne pas emboîter le pas aux États-unis et au Royaume-uni, qui ont interdit récemment les grands articles électroniq­ues (comme les ordinateur­s portables) dans les cabines passagers. Rien ne permet de croire que cela augmente la sécurité à bord de l’avion, selon lui.

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Plutôt que de privatiser les aéroports, l’associatio­n du transport aérien internatio­nal (IATA), dont le siège social est situé dans la métropole, préférerai­t qu’ottawa cesse d’exiger des loyers aux organismes comme Aéroports de Montréal qui gèrent les installati­ons aéroportua­ires canadienne­s.
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