Un 21E Album financé par ses Fans ?
Zachary Richard se tourne vers le sociofinancement
Contraint de s’adapter aux nouvelles pratiques de consommation de la musique et à la baisse de revenus générée par celles-ci, Zachary Richard a choisi de se tourner vers le sociofinancement pour la création de son 21e album, un disque bilingue qui sera lancé en octobre.
Zachary Richard est la preuve vivante que ce ne sont pas uniquement les artistes en début de parcours qui doivent se tourner vers le sociofinancement pour mener à bien leurs projets, par les temps qui courent.
Malgré une belle renommée et une carrière prolifique qui lui auront permis de se produire en Amérique du Nord et en France, au cours des 45 dernières années, l’auteur-compositeur-interprète louisianais a dû se creuser les méninges avant de se lancer dans ce nouveau projet.
«Avec le désarroi, dans l’industrie, je n’ai pas eu le choix, a expliqué le musicien, en entrevue. Avec le streaming, j’ai regardé mes redevances et j’ai vu un point, beaucoup de zéros et un chiffre qui me dit que dans certains cas, ça prend 2500 passages pour arriver à un dollar. C’est devenu absurde.»
INDÉPENDANT
Bien qu’il s’agisse de sa première expérience de sociofinancement, Zachary Richard n’en est pas à ses premières armes dans le monde de la production.
«C’est mon père, désespéré de me voir devenir musicien après avoir payé quatre années d’université, qui a produit mon premier disque, a-t-il raconté, précisant qu’il n’avait jamais touché de subvention, ici ou aux États-unis. J’ai continué dans cette voie. C’était plus risqué, mais c’était aussi plus rentable, en quelque sorte.»
Jusqu’à présent, l’artiste avait l’habitude de signer des contrats de licence avec des maisons de disques qui se chargeaient, entre autres, de la distribution de ses albums. Cette fois-ci, il ne peut dire si son nouvel opus sera disponible en magasins, à sa sortie. Aucune entente n’a été conclue, pour le moment.
PRIVILÈGES
L’objectif de la campagne, lancée sur la plateforme Kickstarter il y a une dizaine de jours, a été fixé à 45 000$.
«Je suis attaché à la qualité. Je pourrais faire un album avec mon téléphone, mais ça ne m’intéresse pas», a dit celui qui entrera en studio en mai, «quoi qu’il advienne».
En échange de contributions allant de 25 $ à 10 000 $, l’artiste offre des «forfaits» qui permettront à ses fans de se procurer des albums dédicacés ou d’assister à un concert privé.
«J’ai décidé de sauter là-dedans, parce que ça me permet d’établir une relation privilégiée avec le public (...) Ce que je souhaite, c’est que l’expérience soit positive pour tout le monde.»