La communauté musulmane tente de guérir ses blessures
Un « souper de l’espoir » a réuni près de 270 personnes hier à Québec
Deux mois après la tuerie à la grande mosquée, la communauté musulmane de Québec était réunie hier à l’occasion d’un «souper de l’espoir» qui visait à briser l’isolement d’un deuil pénible à vivre.
Près de 270 personnes ont tenté de trouver un peu de réconfort en famille à l’hôtel Le Bonne Entente.
«Nous sommes réunis en mémoire de nos martyrs, en mémoire des personnes blessées. Les personnes blessées ne sont pas juste celles qui ont reçu des balles», a lancé le président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Yangui.
«Les gens sont encore tristes. Deux mois après, si vous avez l’impression que les sentiments de support ne sont pas là, ce n’est pas vrai», a ajouté le maire de Québec, Régis Labeaume, devant un parterre bondé.
«Ils ne sont pas laissés à eux-mêmes. Il faut les aider», a expliqué François Blais, ministre responsable de la région de la Capitale-nationale.
À Québec, une réflexion importante se poursuit selon le maire. «On se pose des questions sur les bons gestes à poser. Il faut que ce soit des gestes extrêmement humains. On a une responsabilité de trouver les moyens d’expliquer à nos concitoyens de Québec que la vie est faite de diversité, de métissage et de mixité», a ajouté M. Labeaume.
APAISER LES CRAINTES
Plus tôt au cours de la journée, le maire avait affirmé qu’il souhaitait sécuriser, apaiser et chasser les angoisses.
Discrète, mais présente, la police était positionnée à l’extérieur afin d’assurer la sécurité. À l’intérieur, des représentants du SPVQ étaient aussi sur les lieux pour entretenir des liens importants avec la communauté.
À travers les regards tristes, des enfants ont retrouvé le goût de sourire plus rapidement. Avec un clown invité pour l’occasion, un jeune garçon de neuf ans s’est payé la tête du maire en exigeant une construction en ballon à l’effigie de Régis Labeaume.
«Je ne pense pas qu’il est fâché. Ça lui ressemble!» a dit Rèda Smair, fier de son coup.