Le Journal de Quebec

Recours collectif contre Bell

L’homme à l’origine de la poursuite estime que l’entreprise a trompé le consommate­ur

- MARIE-ÈVE DUMONT

Un recours collectif a été autorisé jeudi contre Bell Canada lui reprochant d’avoir fait faussement croire au consommate­ur qu’il avait accès à un réseau entièremen­t composé de fibre optique.

«Je me suis fait tromper, moi et des milliers d’autres clients. J’ai choisi Bell à cause de sa publicité sur son réseau de fibres optiques qui se révèle finalement fausse», soutient Shay Abicidan, représenta­nt du recours.

Le juge Donald Bisson de la Cour supérieure n’a pas pris de décision sur la validité du recours, mais a simplement accepté d’entendre la cause.

M. Abicidan affirme que les publicités qui stipulent que «Fibe est synonyme de fibre optique» ou que Bell offre de «l’internet à la vitesse de la lumière» laissent croire aux clients qu’ils ont accès à la technologi­e de fibres optiques partout.

Pourtant, M. Abicidan indique que lui et bien d’autres clients de Bell, n’ont pas accès à un réseau de fibres optiques jusqu’à leur domicile, mais bien à un réseau «hybride».

RÉSEAU HYBRIDE

Ce réseau est constitué de fibre optique de la centrale jusqu’au quartier du client. Ce sont ensuite des fils de cuivre qui relient le point de connexion dans le quartier jusqu’à la maison du client, et non de la fibre optique.

D’ailleurs, il n’y aurait que 3 à 4 % des Montréalai­s qui auraient accès au service de fibre optique jusqu’à la maison, selon Me Julien Valois-francoeur, avocat spécialisé en télécommun­ication.

Selon ce qu’écrit le juge, Bell ne contestera­it pas le fait qu’elle offre un réseau ne contenant pas que de la fibre optique.

Elle assure cependant avoir été claire dans les notes et les remarques de ses publicités sur le fait que la technologi­e de la fibre optique n’était pas offerte partout et que le client devait vérifier si le service était accessible à son domicile.

L’avocat responsabl­e du recours, Joey Zukran, ignore pour le moment combien de clients sont touchés par le recours, mais tous les consommate­urs québécois qui ont souscrit à Télé Fibe ou Internet Fibe de Bell entre le 1er mai 2012 et 30 mars 2017 pourraient être visés.

Il demande au tribunal de condamner Bell à rembourser une partie du prix mensuel de l'abonnement à Bell Fibe en plus de compenser d'autres dommages.

Aucun montant total n'est encore déterminé.

« IMPATIENTE »

«Lorsqu’on est commerçant, il faut faire attention à ce qu’on dit dans la publicité parce que sinon il y a un risque que les gens croient avoir accès à quelque chose qu’ils n’ont pas en réalité», insiste l’avocat.

Il n’est pas nécessaire de s’enregistre­r pour faire partie du recours, mais il est possible de suivre son déroulemen­t en s'inscrivant sur le site du cabinet LPC avocat inc.

Bell a indiqué au Journal qu’elle était «impatiente de présenter ses arguments».

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Shay Abicidan a cru que le réseau de Bell était entièremen­t fait de fibre optique en lisant les publicités alors que ce n’est pas le cas.

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