Pasteur au banc des accusés pour des gestes commis sur trois ados
Une jeune femme, victime des agressions sexuelles commises par le pasteur de son église, a témoigné de façon très touchante, hier, dans le cadre des représentations sur la peine de Dale Peck. «Pour tous ceux et celles qui voudront bien écouter mon histoire, en espérant qu’elle puisse contribuer à d’autres victimes et à faire réaliser aux agresseurs le mal qu’ils commettent.» C’est de cette façon, et d’une voix douce, souvent gagnée par l’émotion, qu’ève (prénom fictif ) a expliqué au juge Alain Morand le mal que Dale Peck, 58 ans, l ui a fait subir alors qu’elle était enfant.
« LE GRAND MÉCHANT LOUP »
Poétiquement, la jeune femme a dit à la cour que jamais, elle n’aurait pu penser, étant enfant, «que le grand méchant loup puisse se déguiser en ami».
Il l’emmenait voir des films d’ados, l’invitait au resto, au centre de ski.
«Il me faisait miroiter une fausse image d’ami pour mieux manipuler la jeune fille que j’étais», a ajouté la victime.
La jeune femme a aussi mentionné au tribunal, en retenant difficilement ses larmes, que les gestes posés par Peck avaient amené chez elle «un manque d’estime».
«Je croyais que je ne valais pas grandchose… mais aujourd’hui, je sais que personne ne mérite de vivre des agressions, quelles qu’elles soient.»
AUTRE VICTIME
Une autre jeune femme, victime elle aussi des attouchements pernicieux de Peck, a raconté que ces gestes resteront pour elle «marqués au fer rouge» et que les «cicatrices» resteront «toujours visibles».
Pour les crimes commis, la Couronne réclame une peine ferme variant de 15 à 18 mois, tandis que la défense demande une peine de 12 mois à être purgée dans la collectivité.
Rappelons qu’en août 2015, l’homme a été arrêté après une cavale de huit ans. Les gestes qu’il a posés l’ont été entre les années 2002 et 2006 à l’égard de trois jeunes adolescentes qui fréquentaient le Centre du Plein Évangile, où l’accusé officiait comme pasteur.
Peck avait plaidé coupable dans cette affaire en octobre dernier.