Le Journal de Quebec

Nouveau procès pour un meurtrier allégué

Il a tué un homme qui l’avait maltraité 50 ans plus tôt

- Michaël Nguyen

Un individu condamné à la prison à vie pour avoir tué à coup de barre de fer un homme qui l’avait maltraité dans son enfance, quatre décennies plus tôt, aura droit à un nouveau procès.

«Un nouveau procès s’impose», ont unanimemen­t tranché jeudi trois juges de la Cour d’appel en renvoyant le dossier de Christian Bertrand à la case départ.

Au terme de son procès, l’accusé de 54 ans, un Montréalai­s, avait été déclaré coupable du meurtre prémédité de Joseph Gobeille, un octogénair­e de Farnham, en Montérégie, le 21septembr­e 2011.

Les magistrats ont rappelé que Bertrand avait été placé en maison d’accueil chez Gobeille dans les années1960, alors qu’il avait environ 3 ans. «Durant cette période, la victime et sa conjointe le battent et lui infligent des sévices», peut-on lire dans le document de cour.

« PETITS COUPS »

Quelques années plus tard, Bertrand avait quitté cette famille d’accueil, mais le traumatism­e des sévices a fait en sorte qu’il a dû consulter de nombreux psychia- tres tout au long de sa vie. Quelques jours avant le drame, Bertrand avait confié à un psychiatre «vouloir tuer deux personnes».

Quelques jours après, l’accusé s’est rendu chez sa victime, à Farnham, muni d’une barre de fer. Quand sa victime est sortie, il s’est dirigé vers lui avec l’arme.

«C’est pour vous donner des petits coups sur la tête», a alors dit Bertrand avant de frapper sa victime.

L’accusé a alors quitté les lieux, il s’est débarrassé de l’arme puis est rentré chez lui pour laver ses vêtements.

«Lors de l’agression, [Bertrand] souffrait depuis longtemps d’idées suicidaire­s et homicidair­es», ont dit les juges en rappelant que l’accusé souffrait de troubles de personnali­té.

AUTOMATISM­E

Lors du procès, la défense avait plaidé sans succès la non-responsabi­lité criminelle pour cause de troubles mentaux.

Mais le juge aurait dû instruire les jurés de la défense «d’automatism­e», selon la Cour d’appel. L’automatism­e se définit «comme étant un état de conscience diminué, plutôt qu’une perte de conscience, dans lequel la personne, quoique capable d’agir, n’a pas la maîtrise de ses actions», peut-on lire dans la jurisprude­nce.

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