Le Journal de Quebec

Pas une première

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Si l’opération Scorpion fit beaucoup de bruit au début du 21 e siècle, il ne faut pas croire que la prostituti­on juvénile était une nouveauté dans la Vieille Capitale. Déjà au début des années 1980, un réseau de moindre envergure et sans proxénète avait été mis au jour. Une personnali­té politique, le député péquiste du comté de Frontenac, Gilles Grégoire, fut condamnée par la suite pour immoralité sexuelle. Après une enquête de la police de Ville Vanier, amorcée en novembre 1982, quatre hommes âgés de 27 à 60 ans furent arrêtés au mois de février 1983 pour immoralité sexuelle. Ces clients utilisaien­t les services d’un groupe composé d’une dizaine d’adolescent­es de la ville de Vanier, âgées de 12 à 17 ans, en échange de cadeaux ou pour des sommes de 5 $ à 10 $. Les jeunes filles faisaient leur commerce sans proxénète, les plus vieilles « s’occupant » des plus jeunes et recrutant la clientèle près des bars ou des restaurant­s.

LE DÉPUTÉ EN PRISON

À la suite d’une enquête plus poussée, le député Gilles Grégoire fut arrêté à son tour le 17 juin 1983 et fit face à sept chefs d’accusation d’immoralité sexuelle sur des victimes d’âge mineur, dont certaines de moins de 14 ans. Il fut prouvé à son procès que les adolescent­es, originaire­s de Vanier, se rendaient chez lui sur le Chemin SaintLouis à Sainte-foy et lui offraient des services sexuels contre rémunérati­on. Étant donné que Grégoire avait déjà été reconnu coupable en 1980 de deux accusation­s de détourneme­nt de mineures pour lesquelles il avait reçu des amendes de 300 $ par chef d’accusation, il fut condamné à deux ans moins un jour de prison. À sa sortie, il continua de siéger à l’assemblée nationale comme député indépendan­t, René Lévesque l’ayant mis à la porte du parti.

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