Le Journal de Quebec

Les défusions dans la confusion

Quelques mois après les élections d’avril 2003, le premier ministre libéral Jean Charest annonçait que les villes nouvelleme­nt fusionnées de force par le précédent gouverneme­nt péquiste (depuis le 1 er janvier 2002) pourraient se défusionne­r. Ce fut le dé

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Les hostilités municipale­s étaient relancées de plus belle entre les partisans des villes récemment formées et les défusionni­stes. Pour tenir un référendum qui leur permettrai­t de retrouver leur statut d’avant les fusions, les anciennes villes devaient d’abord obtenir les signatures d’au moins 10 % de leur population. Les registres furent finalement ouverts du 16 au 24 mai 2004.

La nouvelle ville de Lévis comptait une dizaine de municipali­tés fusionnées et celle de Québec en comptait treize. À Lévis, quatre anciennes municipali­tés seulement obtinrent le droit de tenir un référendum. Il en fut tout autrement à Québec, où les 12 anciennes municipali­tés fusionnées à la Vieille Capitale obtinrent les signatures requises pour poursuivre le processus ( voir tableau).

DEUX CONDITIONS

Pour qu’un référendum puisse entraîner la défusion d’une municipali­té, deux conditions devaient être remplies. Les votes exprimés devaient représente­r la majorité absolue des voix, soit 50 % plus une voix, comme dans tout processus démocratiq­ue. Par contre, les votes en faveur du retour à l’ancien statut devaient représente­r un minimum de 35 % du total des personnes habilitées à voter. Dans le camp des défusionni­stes, surtout à SainteFoy et à Sillery, les leaders de cette option considérai­ent que la seconde exigence était de nature à piper les dés. Depuis des années, le taux de participat­ion aux élections municipale­s était en déclin, preuve que la population en général portait peu d’intérêt aux questions municipale­s. Selon eux, il aurait été difficile d’inciter les gens à voter, surtout en ce début d’été.

RETOUR DE DEUX VILLES

La suite des événements allait leur donner raison lors du référendum du 20 juin 2004. Sur la Rive-sud, le taux de participat­ion de trois des quatre municipali­tés qui se livrèrent à l’exercice tourna autour de 50 % et, à Charny, il n’atteignit même pas 40 %. À Québec, le taux de participat­ionentre 38 % et devait52 % dans s’établirhui­t municipali­tés. Seules quatre anciennes villes firent mieux, dont Cap-rouge avec un peu plus de 57 % et Sillery avec près de 66 %. Mais ces deux anciennes villes restèrent dans Québec, les défusionni­stes n’ayant pas atteint le seuil obligatoir­e de 35 % de leur population qui devait être en faveur de l’option. Par contre, L’ancienne-lorette et Saint-augustin-de-desmaures franchiren­t le cap des 61 % de participat­ion et se défusionnè­rent, ayant dépassé ce fameux 35 %. À la suite de ces résultats, ces deux municipali­tés furent reconstitu­ées, mais elles ne retrouvère­nt pas tous leurs pouvoirs d’antan. Elles sont dotées d’un conseil municipal ayant des pouvoirs de proximité et de taxation, mais doivent s’entendre avec Québec pour la répartitio­n des coûts et des services partagés.

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