2004 Des médailles… aux menottes
Dix ans après ses deux médailles d’or en biathlon aux Jeux olympiques de Lillehammer en Norvège, c’est pour des raisons bien différentes (qui n’ont rien à voir avec le sport) que Myriam Bédard a fait de nouveau les manchettes en 2004.
D’abord en mars, quand elle fut appelée à témoigner devant la Commission des comptes publics de la Chambre des Communes qui enquêtait dans la foulée du scandale des commandites. De l’avis de ceux qui y assistèrent alors, ses propos furent très décousus et ses révélations plutôt confuses.
Elle soutint par exemple que le pilote de course automobile Jacques Villeneuve avait reçu 12 millions de dollars américains pour arborer le drapeau canadien sur son uniforme. Elle affirma également que son conjoint, Nima Mazhari, avait conseillé personnellement au premier ministre Jean Chrétien qu’il n’intervienne pas dans la guerre contre l’irak. Deux énoncés qui furent rapidement démentis. Quelques mois plus tard, la Sûreté du Québec enquêtait sur le vol d’une vingtaine de tableaux d’une valeur de quelque 100 000 $, dans lequel la jeune femme originaire de Neufchâtel et son conjoint pouvaient être impliqués. En 2005, Mazhari fut accusé formellement de ce vol.
L’enlèvement
En octobre 2006, Myriam s’enfuyait aux États-unis avec son conjoint et sa fille de 11 ans, privant ainsi le père de l’enfant, le biathlète Jean Paquet, de pouvoir exercer ses droits de visite. Ce dernier porta plainte à la police et un mandat pour enlèvement fut délivré par la cour.
Dans une lettre adressée à une foule de personnalités, dont le secrétaire général des Nations-unies Kofi Annan, et à « tous les habitants de la terre », le couple en fuite prétendait faire l’objet de « terrorisme bureaucratique au Canada, depuis le témoignage de Myriam dans le scandale des commandites ». L’affaire fut suivie par de nombreux médias, des deux côtés de la frontière.
Mise au fait du mandat d’arrestation qui pesait contre elle, l’ancienne athlète se rendit à la police et passa quatorze jours en prison à Baltimore en attendant son extradition à Québec, sous escorte policière.
Condamnations
En 2007, Myriam Bédard fut reconnue coupable d’enlèvement, pendant que Nima Mazhari subissait le même sort au sujet du vol des tableaux. Ils continuèrent de parler de complot contre eux. Sa cause rejetée par la Cour d’appel, l’iranien d’origine fut condamné à six mois de prison. De son côté, après six ans de procédures devant les tribunaux soit le 11 juillet 2013, Myriam reçut finalement une sentence de 45 heures de travaux communautaires pour outrage au tribunal, n’ayant pas respecté la décision d’un juge en privant son exconjoint de voir sa fille à l’automne 2006.