600 000 $ en avocats pour abandonner les hydrocarbures
Le gouvernement a embauché 2 avocats pour mettre fin à l’exploration pétrolière
Le gouvernement Couillard négocie une porte de sortie pour tirer un trait définitif sur l’exploration des hydrocarbures sur Anticosti, a appris Le Journal.
Selon nos informations, Québec tente actuellement de conclure un «deal» pour dédommager ses partenaires privés dans le projet visant à confirmer le potentiel pétrolier et gazier de l’île du golfe du Saint-laurent.
Des forages par fracturation hydraulique sont prévus cet été sur Anticosti. Le gouvernement libéral met les bouchées doubles pour qu’une entente intervienne d’ici là, ce qui éviterait d’allonger des millions $ d’argent public inutilement.
Deux avocats ont été embauchés à grands frais par le ministère des Finances pour piloter cette négociation. Pierre A. Raymond et Daniel Picotte ont chacun obtenu un contrat d’une valeur de 300 000 $ pour représenter le gouvernement du Québec.
Me Picotte est en terrain connu. C’est lui qui a négocié l’entente initiale au nom de l’état québécois en 2014, face à Lucien Bouchard, qui représentait Pétrolia à l’époque.
«Hydrocarbures Anticosti a signifié au gouvernement sa volonté de discuter et d’obtenir des précisions additionnelles sur ses orientations. Le gouvernement va donc entreprendre ces discussions pour lesquelles il est usuel de s’adjoindre les services de spécialistes», a-t-on précisé au bureau du ministre Carlos Leitao.
16 MILLIONS $ DÉJÀ DÉBOURSÉS
Mais les pourparlers s’annoncent cor- sés. Philippe Couillard n’a jamais caché son hostilité au projet conclu par sa prédecesseure Pauline Marois. «Jamais le délabrement de l’île d’anticosti ne portera ma signature», a-t-il répété ad nauseam depuis un an et demi.
Jusqu’à maintenant, Québec a déjà déboursé 16 millions $ pour les travaux préparatoires sur l’île. Sans parler des pertes boursières encaissées par le gouvernement dans les titres des entreprises Junex et Pétrolia depuis les déclarations intempestives du premier ministre.
Les travaux d’exploration du sous-sol d’anticosti prévoyaient initialement un investissement de 100 millions $ du gouvernement. La valeur des permis détenus par Pétrolia et Corridor Resources frisait également les 100 millions$.
À l’époque, le gouvernement Marois estimait à 45 milliards $ sur 30 ans les retombées économiques.