Un héros de guerre qui avait peur de devenir Un «gérant d’estrade»
Après avoir réussi des missions au péril de sa vie en Afghanistan, il était hors de question pour Jean-françois Belzil de ne plus être dans l’action.
C’est pourquoi le trentenaire célibataire a quitté, à regret, les Forces armées canadiennes en 2011.
Regrette-t-il aujourd’hui sa décision? «Non. Ça serait comme demander à quelqu’un qui a une bonne job et deux enfants s’il voudrait retourner à l’université. L’armée ne manque pas. C’est le passé.»
LE RÊVE DE SA VIE
Pourtant, faire carrière dans l’armée était le rêve de M. Belzil, plus jeune. Fortement marqué par les attentats du 11 septembre 2001, il commence son cours de recrue à l’âge de 16 ans. Il participera au total à trois missions en Afghanistan.
En avril 2011, alors que son équipe est victime d’une embuscade, il fonce sur l’ennemi pour sauver la vie d’un interprète. Cet acte de bravoure lui vaut la décoration de l’étoile de la vaillance militaire.
L’ARMÉE AU POINT MORT
Néanmoins, peu de temps après, M. Belzil choisit de quitter l’armée.
«Le gouvernement avait décidé de tirer la plug sur la mission de combat en Afghanistan. Ça me tentait pas d’y retourner comme un gérant d’estrade. J’ai décidé de partir. L’armée est depuis au point mort. Ce n’est pas intéressant du tout», dit-il.
À vue d’oeil, ce dernier estime qu’environ le tiers de ses camarades ont quitté comme lui l’armée au cours des dernières années.
LE «PROBLÈME» TRUDEAU
Selon celui qui est maintenant responsable de la sécurité pour une firme américaine, le gouvernement Trudeau pourrait empirer la situation.
«On s’en parle, dans le milieu. Les libéraux sont contre toute forme d’intervention armée. On se redirige plus vers des missions de paix avec L’ONU. Aussi, l’afghanistan a coûté trop cher. Il n’y a plus d’argent dans l’armée. Les gens sont laissés à euxmêmes et s’en vont», analyse-t-il.
Il espère tout de même que la situation s’améliorera pour ses quelques frères d’armes qui sont toujours en fonction.
«Dis-toi que plusieurs, tout comme moi, ne sont pas là pour l’argent mais bien pour l’honneur. Pour notre pays.»