Les élus entendent bien célébrer le 100e du pont
Le propriétaire de l’infrastructure montre une certaine ouverture
Qu’ils soient fédéraux, provinciaux ou municipaux, tous les élus ont poussé hier en faveur de l’organisation de célébrations marquant le centenaire du pont de Québec, l’automne prochain.
Les propos du maire de Québec, rapportés dans l’édition d’hier du Journal, ont suscité une onde de choc dans la classe politique. À partir de New York, Régis Labeaume faisait savoir que la Communauté métropolitaine de Québec a abandonné l’idée d’organiser les célébrations du centenaire de l’infrastructure après le refus du CN de contribuer à un simple mémorial.
Hier, le maire de Québec a ajouté que «comme on n’a pas de partenaire et que le propriétaire n’est pas là, on ne peut pas fêter ça sur le pont Pierre-laporte». Cela dit, cette opinion pourrait changer à condition que «le CN [soit] un peu collaborateur», prévenait-il.
Informé de ces propos, le CN, propriétaire du pont depuis 1993, a justement montré une certaine ouverture, hier soir.
RÉACTIONS
Son porte-parole Jonathan Abecassis s’est dit «tout à fait disposé à faciliter les célébrations en donnant une assistance technique aux organisateurs des commémorations ou des célébrations. Nous offrons même l’accès au pont tant que les évé- nements se déroulent de manière sécuritaire».
Plus tôt en journée, le maire de Lévis a signalé qu’il fallait absolument marquer ce centenaire. «Une fois la colère retombée, on va pouvoir organiser des célébrations et un mémorial respectueux de la capacité de payer des citoyens», a-t-il déclaré. Sur le fond du dossier, Gilles Lehouillier a dit regretter le «profond mépris du CN pour ce chef-d’oeuvre architectural».
À l’assemblée nationale, le premier ministre Philippe Couillard a répondu par l’affirmative lorsque les journalistes lui ont demandé s’il était important de célébrer le centenaire du pont.
Le ministre François Blais a ajouté ceci: «Est-ce que ça vaut la peine de souligner l’anniversaire de ce pont-là? La réponse est oui. Comment ça va être souligné? Je ne le sais pas encore».
De son côté, la députée péquiste Agnès Maltais a estimé «qu’il faut souligner ce centenaire-là. […] Ça fait partie de la mémoire de Québec. […] [Le Canadien National ajoute] l’insulte à la honte en refusant de collaborer à une fête de commémoration».
AU FÉDÉRAL
À Ottawa, le ministre libéral fédéral Jean-yves Duclos a affirmé «[encourager] la communauté à souligner la valeur patrimoniale du pont de Québec lors de ce 100e anniversaire. Moi je vais être là pour participer à toutes ces activités».
Interrogé quant à l’éventuel apport financier du palier fédéral, il s’est dit «ouvert à toutes les propositions». —Avec la collaboration de Marc-andré Gagnon
et de Dominique Lahaye
« Je ne veux attaquer personne en particulier. Mais c’est sûr que toute la région de Québec raterait le bateau si on ne célèbre pas cet important anniversaire. » —Michel L’hébreux, historien et spécialiste du pont
« On se demande si le maire Labeaume veut régler le problème du pont ou s’il veut juste taper sur le CN. » —Luc Paradis, avocat à l’origine de la création du Forum sur l’avenir du pont
« Je ne veux pas faire de politique. On essaye de mobiliser le plus d’acteurs possible […] C’est sûr que ça pourrait aider [que le maire Labeaume se montre plus positif dans ce dossier]. » —Alain Aubut, président du CA de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec