Le Journal de Quebec

La présumée victime dit avoir été droguée

Trois hommes accusés d’un viol collectif sur une ado

- Yanick poisson

VICTORIAVI­LLE | Une présumée victime d’un viol collectif estime avoir été droguée puisqu’elle a eu une envie soudaine de sexe et qu’elle n’a plus de souvenirs d’une partie de sa soirée.

La présumée victime était âgée de 15 ans le 24 octobre 2014 lorsqu’elle a participé à un party «rave» pour les 15-25 ans au Complexe Sacré-coeur de Victoriavi­lle.

Elle a témoigné hier au procès devant jury de Dominic Vézina, Jean-christophe Martin, 23 ans, et Pierre-françois Blondeau, 24 ans, tous les trois accusés de l’avoir agressée sexuelleme­nt. Les trois hommes de Québec faisaient partie des animateurs de la soirée.

BOUTEILLE DE BIÈRE

La plaignante affirme qu’à un certain moment dans la soirée, Dominic Vézina lui a tendu une bouteille de bière pleine, mais ouverte. Après avoir pris quelques gorgées de la Budweiser, elle s’est mise à se sentir bizarre.

«À partir de là, la soirée commence à être floue. Je n’avais comme plus le contrôle de moi-même. J’avais un grand désir sexuel, j’avais envie de faire ces choses, ce n’était pas moi, je ne comprenais pas ce qui se passait. Il m’en manque des bouts», a indiqué la présumée victime, aujourd’hui âgée de 18 ans.

Avant cela, elle admet avoir consommé cinq tequilas ainsi qu’une pilule d’ecstasy.

Selon son récit, peu de temps après lui avoir offert la bière, Vézina l’aurait attirée dans une cuisinette du Complexe où il a eu une relation sexuelle complète avec elle.

Les coaccusés Pierre-françois Blondeau, chanteur de Midaz et Ellie, et Jean-christophe Martin sont arrivés pendant les ébats.

Ils auraient lancé quelques remarques avant de s’intégrer à la relation en cours.

Les trois hommes auraient eu d’autres relations sexuelles avec la fille dans la voiture de Martin, ainsi que dans une chambre de l’auberge Hélène, où ils se seraient succédé sur le lit et dans la salle de bain.

Des témoins ont raconté la semaine dernière avoir surpris le quatuor pendant l’acte sexuel et que la plaignante ne semblait pas être sous l’emprise des trois hommes.

Au Canada, l’âge de consenteme­nt sexuel est de 16 ans.

La défense tente de démontrer que l’ado de 15 ans était consentant­e et semblait plus vieille que son âge. La Couronne veut de son côté montrer que les relations étaient non consensuel­les.

CORPS MEURTRI

Les quatre individus auraient eu des ébats sexuels répétés pendant plusieurs heures, lesquels ont laissé des traces sur le corps de la présumée victime. Cette dernière affirme avoir eu d’innombrabl­es ecchymoses, majoritair­ement sur les seins et les fesses, elle en avait également sur les épaules, le fond de la tête, le cou et les cuisses.

Ses parties génitales ont également beaucoup souffert. «J’ai saigné pendant plusieurs jours. Je devais porter des protège-dessous, même si je n’étais pas dans ma semaine, a-t-elle dit. J’avais tellement mal aux fesses, j’ai eu de la difficulté à m’asseoir pendant trois ou quatre jours.»

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