Un employeur plaide pour son employé
Coupable d’avoir refusé de fournir son haleine
C’est un véritable cri du coeur qu’un employeur est venu faire, hier, pour demander au tribunal de ne pas condamner l’un de ses employés à la prison.
En février dernier, Jacques Tremblay, 64 ans, un multirécidiviste en matière de conduite avec les facultés affaiblies, était trouvé coupable d’avoir refusé de fournir un échantillon d’haleine à la suite d’un accident de la route survenu en juin 2011.
Ce jour-là, la conduite de Tremblay avait amené un conducteur, croisé au coin du boulevard Charest et de la rue Dorchester, à effectuer une manoeuvre pour éviter une collision.
Malheureusement, ce dernier, dans son évitement, avait accroché un poteau qui avait percuté un piéton.
Hier, dans le cadre des représentations sur la peine, l’employeur de Tremblay, André Kirouac, président du Club Jouet, est venu implorer la juge Hélène Bouillon de ne pas condamner celui qu’il qualifie «d’employé de confiance».
«Ça fait une trentaine d’années qu’il est à notre emploi et nous n’avons jamais su qu’il avait un problème de boisson. En 2014, il s’est confié en nous disant qu’il irait en prison… On a questionné… on était déboussolé… S’il va en prison, c’est certain que je ne pourrai plus le garder», a fait savoir le commerçant.
« UN PEU RESPONSABLE »
Questionné par le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Maxime Dion, à savoir pourquoi il ne pourrait plus faire appel aux services de Tremblay, l’employeur a eu une réponse étonnante.
«Je suis un peu responsable de cela puisque je ne l’ai jamais détecté [son problème d’alcool]. Si vous voulez l’envoyer en prison, tant qu’à ça, envoyez-moi à sa place», a alors répondu l’homme émotif.
Comme la Couronne réclame une peine de 18 mois d’emprisonnement assortie d’un interdit de conduire de cinq ans et que la défense demande une peine variant de 90 jours à 6 mois, la présidente du tribunal a pris le tout en délibéré, et c’est le 26 avril prochain que Tremblay sera fixé sur son sort.