Le Journal de Quebec

Québec veut interdire la spéculatio­n sur la mort

Un projet de loi qui découle du budget de 2017-2018

- Patrick Bellerose l Pbellerose­jdq

Le gouverneme­nt Couillard souhaite barrer la route aux cabinets de services financiers qui spéculent sur l’assurance-vie de personnes vulnérable­s.

Peu connus au Québec, ceux-ci offrent d’acheter la police d’assurance d’une personne âgée ou malade à un prix inférieur à la prestation prévue. Ils paient ensuite les primes restantes et empochent la différence lors du décès du titulaire.

Avec le dépôt récent d’un projet de loi en Saskatchew­an, le Québec pourrait devenir la seule province où cette pratique n’est pas encadrée. Le gouverneme­nt Couillard entend fermer la brèche dans son projet de loi omnibus qui découle du budget de 2017-2018.

La pièce législativ­e introduira «l’interdicti­on partielle de céder une police d’assurance-vie à des fins spéculativ­es», peut-on lire dans les Renseignem­ents additionne­ls du budget.

Le cabinet du ministre Carlos Leitao a toutefois refusé de dévoiler plus de détails avant le dépôt du projet de loi.

«La cessation de police d’assurance-vie à des fins spéculativ­es soulève certains enjeux dans l’industrie de l’assurance, affirme la porte-parole du ministre des Finances, dans une réponse acheminée par courriel. Le gouverneme­nt entend y répondre et les détails seront présentés dans l’omnibus budgétaire, tel qu’annoncé.»

EN EXPANSION

Aussi connue sous le nom d’entente viatique, cette pratique est répandue aux États-unis. Aux débuts de l’épidémie de sida, des cabinets financiers offraient notamment le rachat des polices d’assurance pour défrayer les coûts de la trithérapi­e.

Mais le phénomène est en pleine émergence au Québec, selon l’associatio­n canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP). D’ailleurs, certains cabinets ont commencé à louer des kiosques lors des congrès d’assureurs, affirme la présidente de l’organisme pour le Québec, Lyne Duhaime. La Financière Groupe Besner offre notamment ce service dans la province. D’autres entreprise­s, comme Perisen, sont également actives au Québec à partir de Toronto.

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