Le Journal de Quebec

Seul avec le cancer du sein

Un survivant souhaite plus de sensibilis­ation auprès des hommes

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Assis dans une salle d'attente décorée de photos de survivante­s du cancer du sein, Mario Vermette s'est senti bien seul, lui qui se battait aussi contre cette maladie qui touche presque exclusivem­ent des femmes.

«C’est méconnu, même tabou pour certaines personnes. Ce que j’ai trouvé difficile, c’est de ne pas avoir de modèles», déplore l’homme de 62 ans.

M. Vermette a été diagnostiq­ué d’un cancer du sein à l’été 2010. Même si ce cancer est associé aux femmes, les hommes peuvent aussi en souffrir, même si c’est plus rare. Un homme sur 1000 en serait atteint au Canada alors que seulement 1% des cancers du sein touchent les hommes ( voir chiffres ci-dessus)

«Le fameux ruban rose, il pourrait y ajouter une petite tache bleue. Ça aiderait à sensibilis­er les gens, beaucoup ne savent même pas que ça existe», soutient celui qui vit à Lachute dans les Laurentide­s.

CONJOINTE VIGILANTE

M. Vermette doit en partie la vie à la vigilance de sa conjointe, Denise Chief, qui savait reconnaîtr­e les signes du cancer du sein, notamment parce qu’elle avait vu son beau-frère en souffrir quelques années plus tôt.

C’est elle qui a remarqué que le mame-

lon droit de son conjoint était retourné vers l’intérieur, ce qu’on appelle un mamelon inversé, quelque temps après qu’il se soit plaint de douleur au sein.

«Je lui ai tâté le sein et j’ai senti une petite bosse. J’avais comme un pressentim­ent qu’il y avait quelque chose qui clochait», se souvient-elle.

Ironie du sort, c’est Mme Chief qui avait rendez-vous à l’hôpital cette journée-là pour une mammograph­ie. Elle a forcé son mari à venir avec elle pour se présenter à l’urgence.

«Ça ne me tentait pas du tout. Je me disais que j’irais à la fermeture de ma cantine, à la fin de l’été qu’il n’y avait sans doute rien de grave», raconte M. Vermette.

ABLATION DU SEIN

Le médecin à l’urgence croyait qu’il s’agissait simplement d’un kyste. Il a fallu que Mm Chief insiste pour que son conjoint puisse voir un chirurgien.

«Je ne voulais pas qu’il sorte du bureau avec une prescripti­on d’antidouleu­r», se rappelle-t-elle.

M. Vermette a finalement rencontré le chirurgien qui lui a fait passer une mammograph­ie et une radiograph­ie.

C’est à la suite de la biopsie qu’il a appris qu’il avait un cancer du sein. Il a subi une mastectomi­e, une ablation du sein droit. Le cancer avait aussi atteint les ganglions jusqu’en dessous de l’aisselle.

M. Vermette n’est plus en mesure de travailler, la fatigue le gagne trop rapidement et son bras droit est enflé. Il est cependant heureux d’être en vie alors que son cancer était très avancé lors du diagnostic.

«On m’a dit que j’avais un cancer vraiment très agressif. Il aurait pu facilement remonter jusqu’au cerveau ou se généralise­r à tout le corps. Si on ne m’avait pas traité, je n’aurais sans doute pas fait six mois selon les médecins», souligne-t-il.

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