Indignation après une attaque chimique
Le raid, attribué au régime de Bachar al-assad, aurait fait 58 morts et 170 blessés, dont plusieurs enfants
KHAN CHEIKHOUN | (AFP) Une attaque chimique présumée a fait hier au moins 58 morts et quelque 170 blessés, dont de nombreux enfants saisis de convulsions et peinant à respirer, dans une ville rebelle en Syrie.
Cette attaque aérienne a provoqué une vague d’indignation internationale, Washington, Paris et Londres pointant du doigt le régime de Bachar al-assad, qui a démenti «catégoriquement» toute implication et accusé les insurgés d’être responsables de la tragédie.
Hier soir, les États-unis, la France et le Royaume-uni ont présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité, condamnant l’attaque chimique en Syrie et appelant à une enquête complète et rapide. Le texte appelle l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a présenté rapidement ses conclusions sur l’attaque.
Le Conseil de sécurité de L’ONU se réunira en urgence aujourd’hui pour examiner les circonstances des frappes ayant visé Khan Cheikhoun, petite ville de la province d’idleb, place forte d’une alliance de rebelles et de djihadistes dans le nord-ouest du pays.
«Nous avons entendu des bombardements. Nous avons accouru dans les maisons et il y avait des familles mortes dans leurs lits. On a vu des enfants, des femmes et des hommes morts dans les rues», a raconté un témoin, Abou Moustapha.
CRISES DE SUFFOCATION
Des vidéos de militants antirégime ont montré des corps sans vie sur la chaussée, d’autres pris de spasmes et de crises de suffocation.
Les victimes «ont les pupilles dilatées, des convulsions, de la mousse sortant de la bouche», a expliqué Hazem Chahwane, un secouriste interviewé dans l’un des hôpitaux de la ville.
Au moins 19 enfants et 13 femmes figurent parmi les 58 morts, selon l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
WASHINGTON DURCIT LE TON
Hier, la Maison-blanche a dénoncé avec fermeté l’attaque, durcissant soudainement le ton à l’encontre du président Bachar al-assad qu’elle tient pour responsable de cet «acte odieux».
Cette condamnation s’est cependant accompagnée une nouvelle fois d’un appel à reconnaître la «réalité politique» en Syrie, illustrant le désarroi du nouveau locataire de la Maison-blanche face à une guerre qui a déjà fait plus de 320 000 morts.
«L’attaque chimique perpétrée aujourd’hui en Syrie contre des innocents, y compris des femmes et des enfants, est répréhensible et ne peut être ignorée par le monde civilisé», a déclaré le président Donald Trump dans un communiqué – tardif par rapport aux réactions outrées d’autres capitales.
Il s’agit de «la deuxième attaque chimique la plus meurtrière du conflit» après celle ayant fait plus de 1400 morts en 2013 près de Damas, a précisé L’OSDH, qui n’était pas en mesure de déterminer la nature du gaz toxique utilisé.
Le secrétaire d’état américain Rex Tillerson a prévenu de son côté que Bachar al-assad devait «rendre des comptes» et a exhorté la Russie et l’iran à mettre au pas leur allié.