Le kamikaze identifié en Russie
Les restes de l’auteur de l’attentat-suicide, un jeune Russe né au Kirghizstan, retrouvés sur les lieux
SAINT-PÉTERSBOURG | (AFP) Les enquêteurs russes ont identifié hier l’auteur de l’attentat suicide qui a frappé, la veille, le métro de Saint-pétersbourg, un homme de 22 ans né au Kirghizstan et de nationalité russe, ayant aussi déposé une seconde bombe désamorcée à temps.
Quatorze personnes ont péri et 49 autres ont été blessées dans l’explosion, selon un dernier bilan de la ministre de la Santé, Veronika Skvortsova, alors que l’ancienne capitale impériale est en deuil pour trois jours.
Les enquêteurs «ont établi que la bombe artisanale a pu être actionnée par un homme dont des restes ont été retrouvés dans le troisième wagon de la rame», a annoncé le Comité d’enquête dans un communiqué, sans préciser si le kamikaze faisait partie des morts décomptés.
Il s’agit d’akbarjon Djalilov, né en 1995, a poursuivi le comité, affirmant que cet homme était aussi celui qui avait déposé une seconde bombe dans une autre station du centre-ville, Plochtchad Vosstaniïa.
Cette bombe avait été désamorcée à temps par les services spécialisés.
DJIHADISTES
Le ministère kirghiz des Affaires étrangères a assuré que le kamikaze «n’a jamais eu de passeport kirghize» mais est devenu russe à 16 ans, à la demande de son père, lui-même de nationalité russe.
Ces informations confirment celles des services secrets du Kirghizstan, ex-république soviétique d’asie centrale, qui ont aussi précisé que l’homme était originaire de la région d’och, dans le sud du pays.
Quelque 600 Kirghizes, notamment de cette région, ont rejoint les groupes djihadistes en Irak et en Syrie, principalement l’organisation État islamique (ÉI).
L’attentat, qui n’a pas été revendiqué, intervient alors que L’ÉI a appelé à frapper la Russie en réponse à son intervention en soutien aux forces de Bachar alAssad en Syrie, fin septembre 2015.
Il s’agit d’un «défi lancé à tous les Russes, (...), y compris à notre président» Vladimir Poutine, a réagi le porteparole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Hier, après une nuit de choc et de recueillement, le quartier de l’attentat avait retrouvé un semblant de vie.
«Bien sûr, tout le monde dans le métro ne pense qu’à ça», assure Svetlana Goloubeva, 45 ans, avant d’entrer dans le métro où la présence policière a été considérablement renforcée, tout comme dans celui de Moscou et dans les aéroports.
TRAUMATISÉ
Selon les services secrets russes, l’explosion a eu lieu en début d’après-midi et s’est produite dans une rame circulant entre deux stations d’une ligne fréquentée du centre-ville.
«Cela s’est passé en une seconde (...). L’explosion a eu lieu à ma droite. J’ai eu un traumatisme, mes deux tympans ont explosé», a raconté Vladimir Zakhartchenko, étudiant de 22 ans.