Le Journal de Quebec

Investisse­ment Québec pose ses conditions lorsqu’elle prête

Une clause de regard lui permet de contrôler la rémunérati­on des dirigeants

- CHARLES LECAVALIER ET PATRICK BELLEROSE

N’en déplaise à Philippe Couillard, Investisse­ment Québec possède un droit de regard sur la rémunérati­on des dirigeants d’entreprise­s qu’elle aide financière­ment.

«Cette clause de regard est assez standard», confirme la porte-parole D’IQ, Chantal Corbeil, au Journal. Elle est généraleme­nt incluse dans les contrats lorsque l’organisme public fait un prêt à une compagnie. Un propriétai­re qui souhaite se verser un plus gros salaire sous forme de dividende doit alors demander la permission de la société d’état.

Le premier ministre a pourtant dénoncé les partis d’opposition, qui exigent que son gouverneme­nt agisse pour freiner la hausse salariale des gros bonnets de Bombardier.

«[François Legault] veut qu’on intervienn­e dans les politiques internes d’une entreprise au Québec», a-t-il déploré en chambre.

Le ministre des Finances Carlos Leitao a tapé sur le même clou. «C’est très préoccupan­t de voir le dérapage à gauche où le Parti québécois voudrait s’immiscer dans la gestion des entreprise­s privées», a-t-il tonné.

PRATIQUE COURANTE

Il s’agit pourtant d’une pratique courante chez IQ lorsqu’elle prête aux entreprise­s. Rappelons que la société d’état n’a pas participé à la négociatio­n entourant l’investisse­ment de 1,3 milliard $ de Québec dans la Série C de Bombardier.

IQ souligne toutefois que la situation de Bombardier est différente puisque Québec a pris une participat­ion en actions dans la Série C.

Par ailleurs, la rémunérati­on de 3,8 mil- lions $ octroyée à Pierre Beaudoin pour présider 11 séances du conseil d’administra­tion de Bombardier l’an dernier est injustifia­ble, selon l’opposition.

«C’est clairement excessif. Ça fait partie de cette culture de l’excès», a lancé hier matin le chef du PQ, Jean-françois Lisée.

AU-DELÀ DE LA NORME

Le chef de la CAQ, François Legault, estime aussi que le salaire du président du C. A. de Bombardier dépasse largement la norme au Québec. «On gère une réunion par mois. Ça ne vaut pas 5 millions $», dit-il.

Mais le leader parlementa­ire du gouverneme­nt affirme qu’il faut le comparer aux présidents de C. A. des grandes entreprise­s mondiales.

«Bombardier est un fleuron exceptionn­el et il faut le comparer dans l’ensemble du monde», estime Jean-marc Fournier.

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Le premier ministre Philippe Couillard a dénoncé les partis d’opposition, qui exigent que son gouverneme­nt agisse pour freiner la hausse salariale des dirigeants de Bombardier.

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