Tout est dans la manière
Au début de février, lorsque le Canadien empilait les défaites avec un gardien qui ne parvenait plus à faire la différence, je n’aurais pas osé écrire que cette équipe était capable de terminer la saison avec une récolte de 100 points et plus.
Je voyais plutôt le Canadien se classer de justesse pour les séries et se faire éliminer rapidement en première ronde.
Deux mois plus tard, je partage l’optimisme d’un bon nombre de partisans. Le printemps pourrait être «chaud» à Montréal.
S’il a trouvé ça pénible de congédier Michel Therrien le 14 février, Marc Bergevin doit se frotter les mains de satisfaction aujourd’hui en voyant les résultats obtenus depuis que Claude Julien est en poste derrière le banc.
Le Tricolore présente une fiche de 15-5-1, soit la deuxième meilleure récolte de points (31) dans la ligue depuis la mi-février.
L’équipe est assurée d’avoir l’avantage de la patinoire pour les deux premières rondes des séries. C’est la troisième fois en quatre ans que le CH franchit le cap des 100 points.
GEOFF MOLSON EMBALLÉ
Il va sans dire que Geoff Molson est heureux et soulagé aujourd’hui, lui qui redoutait le scénario d’une absence de participation aux éliminatoires lors de deux années de suite, ce qui ne s’est pas vu à Montréal depuis 2000-2001.
Le président-propriétaire ne se gêne pas pour vanter les mérites de Julien sur la place publique.
Je rédigeais des textes sur la passerelle des journalistes il y a deux semaines lorsque Molson a répondu aux questions des amateurs dans le cadre d’un événement organisé par le service de marketing du Canadien.
On pouvait voir et entendre ses réponses à l’écran géant et c’est lorsqu’il a été questionné sur l’embauche de Julien que ses yeux se sont illuminés.
«Claude Julien est l’un des meilleurs entraîneurs de la LNH et on est très heureux de pouvoir compter sur lui, a exprimé Molson. Il cadre parfaitement au sein de notre organisation. Les joueurs sont heureux de jouer pour lui.»
COMME DU DÉCAPANT À PEINTURE
C’est ce dernier commentaire que j’ai retenu. Ça saute aux yeux que les joueurs du Canadien éprouvent du plaisir à évoluer sous la férule de Julien. Il est indéniable qu’ils sont davantage à l’écoute de leur nouveau messager.
J’en discutais récemment avec des collègues qui sont très proches de l’équipe et ils sont en mesure de constater le changement d’ambiance qui s’est opéré.
«Michel avait un style de gestion que je qualifierais de décapant à peinture, m’a fait remarquer un vétéran du métier. Il ne mettait pas de gants blancs. Claude utilise une méthode différente pour passer ses messages.
«Il parle d’une manière plus posée. Il choisit mieux ses mots. La ligne de communication est meilleure. Tout est dans la manière de faire et la sienne semble plaire aux joueurs.»
DÉFENSIVE RESSERRÉE
La clé pour Julien a été de parvenir à redonner confiance aux joueurs et à gagner rapidement leur respect. La ligne est pourtant mince entre succès et insuccès. Des 15 victoires remportées depuis l’arrivée de Julien, 7 ont été obtenues en bris d’égalité.
L’expérimenté entraîneur est parvenu à resserrer une défensive qui affiche la troisième meilleure moyenne dans la ligue depuis la mi-février et qui n’a alloué que six buts lors des cinq derniers matchs.
La production offensive de l’équipe en troisième période est remarquable depuis l’arrivée de Julien. Les gars ne baissent plus les bras et ça sera un atout lorsque les séries s’amorceront.
CAPABLE DE BATTRE LES RANGERS
Je crois que le Canadien est capable de battre les Rangers en première ronde. Il a d’ailleurs remporté ses trois matchs contre l’équipe newyorkaise cette saison, par des pointages de 5 à 4, de 3 à 2 et de 4 à 1.
Julien et Alain Vigneault se connaissent très bien (ils s’étaient affrontés en finale de la Coupe Stanley en 2011) et ça devrait donner lieu à une excellente confrontation entre ces deux clubs. Tout le monde a hâte que ça commence.
On ne parle pas souvent d’artturi Lekhonen, mais le Finlandais de 21 ans en donne beaucoup au CH à sa première saison, lui qui a 16 buts à sa fiche. C’est le même nombre de buts que la production d’alex Galchenyuk, qui déçoit depuis son retour après une absence de 18 matchs en raison d’une blessure. Le talentueux numéro 27, qui n’a marqué qu’un seul but à ses 15 dernières rencontres, parviendra-til à mettre l’interrupteur à «on» à temps pour le début des séries?