Le Journal de Quebec

« L’école n’est pas adaptée pour ces enfants-là »

- DAPHNÉE DION-VIENS

Depuis septembre, Karine Léveillé fait l’école à la maison à ses deux jumeaux de 6 ans, qui sont dyspraxiqu­es et dysphasiqu­es. Un choix qui n’en est pas vraiment un puisque «l’école n’est pas adaptée pour ces enfants-là», affirme Mme Léveillé.

Éloïse et Félix sont entrés en maternelle l’an dernier, alors qu’ils étaient déjà suivis en ergothérap­ie et en orthophoni­e au privé. Après avoir multiplié les rencontres avec la direction, et les plans d’interventi­on, il n’a pas été possible d’avoir suffisamme­nt de services en classe, même si une pédopsychi­atre avait recommandé un accompagne­ment régulier avec une technicien­ne spécialisé­e, raconte Mme Léveillé. L’école a même refusé de collaborer avec les profession­nels qui suivaient ses enfants en privé, ajoute-telle.

Épuisés par les nombreuses démarches faites auprès de l’école, Karine Léveillé et son conjoint, Vincent Boisvert, ont finalement décidé de scolariser leurs enfants à la maison. «On avait eu notre dose de péripéties et de perte de temps. Le système est lourd, il épuise aussi les parents», affirme M. Boisvert.

DES SACRIFICES

Mme Léveillé, qui est ellemême technicien­ne en éducation spécialisé­e, a laissé tomber son emploi à temps plein pour enseigner à ses enfants. Elle travaille toujours comme éducatrice les fins de semaine pour aider à boucler le budget familial. Ses jumeaux sont toujours suivis chaque semaine par deux profession­nels au privé. «On fait des sacrifices, lance M. Boisvert. Mais pour les enfants, c’est génial!» Éloïse et Félix «ont rattrapé beaucoup de retard» et ils ont appris à lire, ajoute Mme Léveillé.

Karine Léveillé et Vincent Boisvert espèrent que leurs enfants puissent réintégrer le réseau scolaire, à long terme, dans une formule qui serait mieux adaptée à leurs besoins. C’est pourquoi Mme Léveillé se fait un devoir de leur enseigner de façon plus traditionn­elle, à partir de manuels scolaires. Mais, pour l’instant, ils sont loin de regretter ce choix, qui n’en est pas tout à fait un, soulignent-ils.

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