Le Journal de Quebec

Ottawa promet plus de soldats

- DOMINIQUE LAHAYE

Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, promet de s’attaquer au problème critique du recrutemen­t au sein de l’armée canadienne, alors que l’opposition l’accuse de tergiverse­r.

Comme le révélait notre Bureau d’enquête, hier, la question du recrutemen­t a atteint un point critique dans les Forces armées qui, depuis cinq ans, ont perdu plus de soldats qu’elles en ont attiré dans leurs rangs.

Par exemple, pour l’année financière 2014-2015, si 4651 personnes se sont enrôlées dans la force régulière, 5490 militaires ont demandé au même moment à être libérés, selon les chiffres obtenus.

Une situation qui inquiète des experts militaires qui redoutent de devoir en subir des conséquenc­es dans les années à venir.

Selon les experts consultés, cette situation pourrait s’avérer problémati­que, car le Canada a besoin d’une armée solide pour faire face aux urgences, assurer la sécurité nationale et respecter les engagement­s militaires pris avec ses alliés internatio­naux.

Une porte-parole au bureau du ministre de la Défense, Jordan Owens, a réagi hier, annonçant que la nouvelle politique de défense devant être dévoilée prochainem­ent «énoncera plusieurs stratégies relatives au recrutemen­t».

Pas de vision

La situation préoccupe le député conservate­ur Pierre Paul-hus, selon qui la décision du gouverneme­nt de Justin Trudeau de reporter dans ses budgets les dépenses en acquisitio­n militaire et de tarder à dévoiler sa future politique de défense ne font qu’alimenter le problème.

«Ils doivent amener leur vision et leur plan de match, et c’est ce qu’il n’y a pas. Un militaire, ça marche comme ça. Actuelleme­nt, c’est tout vague, alors ils doivent arrêter de tergiverse­r», déclare l’élu.

Le député du NPD Randall Garrison ne se dit «pas optimiste» devant les promesses du ministre.

Il fait valoir que cette nouvelle politique de défense sera dévoilée après le dépôt du dernier budget fédéral. Étonnammen­t, celui-ci ne prévoyait rien à cette fin.

Clivage

Le député bloquiste Michel Boudria estime pour sa part que le problème de rétention dans l’armée est lié au manque de ressources financière­s qui force les militaires à déployer davantage d’efforts.

«Il y a un clivage entre le rythme d’opération qui est exigé par les forces et son financemen­t qui est gelé pratiqueme­nt depuis la fin des années 2000. On n’est pas sans savoir qu’on demande énormément aux troupes», dit-il.

—Avec la collaborat­ion de Sarah-maude Lefebvre

Newspapers in French

Newspapers from Canada