Le Journal de Quebec

Les petits bourreaux de la loi 101

- GILLES PROULX Communicat­eur, spécialist­e de l’histoire cgilles. proulx @quebecorme­dia.com

Je vous rapporte une expérience personnell­e. La semaine dernière, je prononçais une conférence dans une école de quelque 1800 élèves, la polyvalent­e Cavelier-de Lasalle, pour leur parler du valeureux explorateu­r et, par le fait même, du 375e de Montréal.

C’est triste, mais presque seulement les tricotés serrés et les hispanopho­nes s’intéressai­ent aux pionniers de notre ville. Si des Amérindien­s avaient été là, j’aurais également eu leur attention.

Mais les autres, soit 55 % de la salle, comme si ce dont je parlais ne les regardait en rien, bâillaient, ricanaient, jasaient, etc. C’est comme si chaque groupe ne s’intéressai­t qu’à ce qui concernait sa propre gang.

RIRE DE NOUS

J’ai l’habitude des assemblées houleuses, ayant déjà animé des émissions de radio dans une brasserie devant des gens qui ne me portaient pas dans leur coeur et qui me chahutaien­t.

Je suis intervenu, tel un directeur d’école, pour remettre à sa place un jeune qui faisait le pitre.

«Hé toi là, l’effronté! T’es en train de bayer aux corneilles pour faire rire tout le monde!»

Il feignait de ne pas savoir si je m’adressais à lui… «Non, non! C’est à toi que je parle!» Alors, ceux qui m’écoutaient m’ont applaudi; les autres sont demeurés cois.

S’ANGLICISER PAR L’UNIVERSITÉ

C’est bien beau d’imposer le respect quelques minutes le temps d’une conférence, mais ceux qui agissent si grossièrem­ent quand on leur parle de l’histoire du Québec, je doute qu’ils s’intéressen­t à la nation sur le tard. Comme c’est déjà le cas de presque la moitié des allophones à Montréal, ils choisiront le Cégep en anglais avant de poursuivre à Mcgill, Concordia ou Bishop… ou pourquoi pas dans les cursus anglophone­s donnés par L’UQAM ou les HEC.

Voilà le résultat de l’intégratio­n si chère à M. Couillard qui, en attendant, nous accuse d’intoléranc­e… À la source du problème de la langue, il y a celui, encore plus fondamenta­l, du sentiment de non-appartenan­ce.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada