Le Journal de Quebec

Le service en ligne Rendezvous santé Québec critiqué

Les médecins ont été mis devant le fait accompli

- JOHANNE ROY

Médecin de famille dans Lanaudière-nord, le Dr André Renaud critique le nouveau service gouverneme­ntal de prise de rendez-vous en ligne, qui illustre une fois de plus, selon lui, les décisions «unilatéral­es» du ministre Barrette.

«Qu’il ne fasse pas son Donald Trump! On ne demande pas mieux que de faire partie de la solution, mais c’est juste sa volonté qui est la bonne. On a appris en même temps que M. et Mm Tout-leMonde, hier [mardi], le lancement de ce service», proteste le Dr Renaud, qui exerce depuis 42 ans.

BONJOUR-SANTÉ

Il fait partie d’un groupe de dix médecins, en milieu rural.

Le Dr Renaud a sursauté en constatant que les utilisateu­rs du nouveau service de prise de rendez-vous en ligne pourront modifier ou annuler en tout temps leur demande de consultati­on.

«Est-ce que vous feriez cela avec votre comptable, votre dentiste? La semaine dernière, je me suis tourné les pouces pendant une heure parce qu’une famille avec ses quatre enfants ne s’est pas présentée à son rendezvous», décrie-t-il.

En pourparler­s avec Bonjour-santé afin d’adhérer à son système de prise de rendez-vous, le groupe de médecins va maintenant réévaluer la situation.

C’est justement ce que craint le président de Bonjour-santé, Benoît Brunel.

«C’est étrange que le gouverneme­nt prenne l’argent des contribuab­les pour concurrenc­er des PME québécoise­s. Il utilise ses pouvoirs législatif­s pour nous déloger. C’est de l’expropriat­ion! Nos avocats sont en train d’évaluer la situation», fulmine M. Brunel.

LOI SUR LES FRAIS ACCESSOIRE­S

Les superclini­ques devront utiliser le système gouverneme­ntal de prise de rendez-vous.

Bonjour-santé est implanté dans 267 cliniques. M. Brunel se défend de contreveni­r à la nouvelle loi sur les frais accessoire­s.

«Notre service est gratuit pour prendre rendez-vous avec son médecin de famille ou accéder à d’autres médecins du même GMF. C’est payant pour un accès plus large, afin de financer notre moteur de recherche», argue-t-il.

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