Le Conseil de sécurité reporte son vote
NEW YORK | (AFP) Le Conseil de sécurité de L’ONU, réuni hier en urgence à propos de l’attaque chimique présumée en Syrie, a repoussé le vote d’une éventuelle résolution de condamnation, le temps pour les Occidentaux de négocier avec la Russie, soutien de Damas.
Ce texte présenté par Washington, Paris et Londres, pourrait cependant être voté dès aujourd’hui, selon des diplomates à L’ONU.
Moscou avait jugé «inacceptable» en l’état le projet de résolution condamnant cette attaque contre la ville syrienne de Khan Cheikhoun. Une nouvelle illustration des divisions entre Occidentaux et Moscou sur le dossier syrien.
PEUT-ÊTRE AUJOURD’HUI
L’ambassadeur britannique à L’ONU Matthew Rycroft a indiqué à la presse que «les négociations continuaient avec nos collègues au Conseil de sécurité» et qu’il «ne prévoyait qu’elles se concluraient aujourd’hui».
Son homologue français François Delattre a précisé que les négociations se déroulaient dans «un bon état d’esprit» et dit «espérer» un vote «le plus tôt possible», peut-être dès aujourd’hui.
De son côté, le secrétaire d’état américain Rex Tillerson a demandé hier soir à la Russie de «bien réfléchir» à son soutien au régime syrien.
«Nous estimons qu’il est temps que les Russes réfléchissent vraiment bien à la poursuite de leur soutien au régime Assad», a mis en garde le chef de la diplomatie américaine dans un très rare commentaire devant la presse au département d’état.
Le très discret secrétaire d’état américain, qui doit se rendre la semaine prochaine à Moscou, a ajouté qu’«il n’y avait aucun doute dans (son) esprit: le régime syrien sous la gouverne de Bachar al-assad est responsable de cette attaque atroce».
MENSONGE
Un responsable du département d’état a ajouté par la suite que «quiconque de sensé et qui a la possibilité de regarder les photos (de victimes) sait que ce que disent les Russes à propos d’un entrepôt n’est pas vrai».
Hier, l’armée russe qui appuie le régime de Damas l’avait en partie disculpé en affirmant que l’aviation syrienne avait frappé mardi un «entrepôt» des rebelles contenant des «substances toxiques».